<105>qui sont au timon des affaires présentement, en leur déclarant distinctement, et même à plusieurs reprises s'ils le souhaitent, mes intentions là-dessus.1 J'avoue cependant que je ne saurais me fier au baron de Bartenstein, qui s'est toujours montré ennemi de ma maison. C'est pour cela que je souhaiterais fort que la négociation ne passât point par ses mains, ce que vous devez insinuer adroitement au duc de Lorraine.

Je ne crois, pas non plus qu'il conviendrait à mes intérêts que vous leur donniez mes propositions par écrit, quoique vous puissiez fort bien permettre qu'ils les minutassent en votre présence, et conformément à la communication que vous leur en ferez.

J'attends avec beaucoup d'impatience ce qu'on vous aura répondu sur tout cela, mais je n'en pousserai pas moins ma pointe pour prendre possession detoute la Silésie, afin d'être en état de m'y maintenir d'autant mieux et de secourir la cour de Vienne d'autant plus facilement, si elle le trouve à propos, ou de prendre mon parti ailleurs, si elle m'y force par un refus mal placé d'offres si considérables.

Peut-être que ledessein pourra éclater ou être soupçonné à Vienne avant qu'on frappe le coup, puisqu'il est impossible que cela se puisse faire sans quelques préparatifs, qui sautent d'abord aux yeux de tout le monde. Mais en cas qu'on vous en parle, vous n'avez qu'à feindre de l'ignorer entièrement, en contestant en gros que vous étiez informé de mes bonnes intentions pour la cour de Vienne, mais que vous ignoriez les routes que je prendrais pour leur en témoigner les effets.

Voilà une occasion qui vous donne un vaste champ pour continuer à mériter ma bienveillance et une récompense proportionnée au service que vous me rendrez dans une affaire de cette importance, et pour la réussite de laquelle je me persuade que vous n'oublierez ni soin ni peine, en m'informant, aussi souvent que lanécessité le demande, par des estaffettes de ce qui pourrait exiger une prompte résolution ou des instructions ultérieures.

Federic.

H. de Podewils.

Nach der Ausfertigung.2


160. AU CONSEILLER PRIVÉ DES FINANCES DE BORCKE A VIENNE.

Berlin, 15 novembre 1740.

J'ai vu par votre dépêche du 5 du courant l'entretien que vous avez eu avec l'ambassadeur de France au sujet de l'élection d'un empereur.3



1 Der nächste Satz in Gemässheit folgender Randbemerkung des Königs zu dem Concept: „Je ne veux point que la négociation passe par les mains de Bartenstein.“

2 Der König schreibt eigenhändig unter das Concept: „Ceci est très bon, mais il faut encore plus appuyer sur la bonne intention et le dessein dans lequel je suis de leur garantir la Pragmatique. Faites-le expédier alors et j'enverrai un courrier.“ Die Ausfertigung enthält indess keinen dem entsprechenden Zusatz.

3 Le marquis de Mirepoix „me tira à côté et me dit à l'oreille: On m'a dit que le Roi votre maître
     a donné sa voix an grand-duc de Toscane pour le faire élire empereur.— Je répondis: Comment le Roi mon maître lui l'aurait-il donnée? à peine sait-il que l'Empereur est mort. — Il poursuivit: Mais le Grand-Duc ne pourrait pas l'être, n'ayant aucune possession en Allemagne. — Je répliquai que cependant son épouse en avait. — Sur quoi il répartit: C'est à savoir si elle les garde — sans vouloir continuer le discours davantage.“