<121>eu jusqu'ici, et vous me manderez si vous croyez que cela l'accommodera.

Je suis extrêmement impatient d'apprendre les suites de cet événement, et si la faveur et le crédit du comte de Münnich seront de durée, ou si l'on ne se méfiera pas avec le temps de son caractère trop violent et hardi; comment il est venu avec le comte d'Ostermann, si celui-ci a perdu la direction des affaires depuis la nomination du Maréchal à la place du premier ministre, et si le dernier ne tâchera pas de lui substituer son frère ou un autre de ses créatures dans le maniement des affaires; si la nouvelle cour est portée pour l'ancien système par rapport aux liaisons étroites avec la maison d'Autriche et le roi de Pologne; comment le comte de Münnich pense sur la situation d'à présent des affaires de l'Europe, et quel parti il croit que la Russie doit prendre.

Il y a des gens qui soutiennent que la nouvelle régente n'aime pas du tout les étrangers, qu'elle est portée pour les nationaux, que le tout pourrait reprendre l'ancien pli, et que le Duc son époux n'est pas assez aimé d'elle pour qu'il puisse se flatter d'avoir grande voix au chapitre.

Je suis curieux aussi d'apprendre ce qu'on veut faire de la Courlande, si on là laissera aux enfants du malheureux duc de ce nom, ou si on veut l'incorporer à la Russie, sous prétexte du droit de rétention, jusqu'à ce qu'on soit dédommagé des sommes immenses dont le duc de Courlande est redevable à la Russie, et qu'il ne saurait jamais payer.

Je vous sais un gré tout particulier de l'exactitude avec laquelle vous m'avez informé jusqu'ici de toutes les anecdotes et des autres nouvelles intéressantes de la cour où vous êtes. J'espère que vous continuerez toujours de même, et je vous en tiendrai compte en temps et lieu.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.


183. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.

Berlin, 4 décembre 1740.

Monsieur mon Frère. La grande confiance que j'ai dans l'amitié de Votre Majesté, et nos intérêts communs dans les conjonctures critiques d'à présent, m'obligent à Lui communiquer sans réserve mes sentiments sur les mesures à prendre dans la situation épineuse des affaires où l'Europe se trouve maintenant, et à Lui faire part en même temps de la démarche à laquelle j'ai été obligé de recourir, pour remédier promptement au danger dont l'Europe entière, la liberté de l'Allemagne, et le système de l'Empire sont menacés également.

La maison d'Autriche, en butte à tous ses ennemis, depuis la perte de son chef et le délabrement total de ses affaires, est sur le point de