<123>de l'équité de Votre Majesté qu'Elle trouvera juste et raisonnable que j'en sois dédommagé par un équivalent convenable et proportionné aux dépenses que je ferai, au risque que je cours, et aux services que je rends par là à la cause commune et surtout à la maison d'Autriche, qui, trop heureuse d'en être quitte par le sacrifice de la Silésie, sauvera par là tout le reste de ses États et pourra attendre tout de moi et de mon assistance.

Votre Majesté, selon Sa grande prudence, jugera bien Elle-même combien il sera nécessaire de porter la cour de Vienne à se déterminer, le plus vite qu'il est possible, sur le parti qu'elle voudra prendre, pour que je puisse me concerter là-dessus avec Votre Majesté et la République, dont les intérêts combinés me seront toujours aussi chers que les miens propres, et dont je ne me séparerai jamais, si l'on veut entrer dans le plan que j'ai eu l'honneur de proposer à Votre Majesté.

Pour ce qui est de la succession de Juliers et de Bergue, j'entrerai dans tous les tempéraments qu'on pourra juger convenables aux intérêts de la république de Hollande, et même à ceux de la maison d'Autriche.

Comme tout cela demande un secret absolu, je me flatte de l'amitié de Votre Majesté qu'Elle ne souffrira point qu'on fasse un mauvais usage de la manière cordiale et pleine de confiance avec laquelle je viens de m'expliquer avec Elle sur un sujet de cette importance.

Je supplie Votre Majesté d'être entièrement persuadée de l'amitié sincère et de l'attachement inviolable avec lequel je ne cesserai jamais d'être etc.

Federic.

J'aurais écrit de main propre à Votre Majesté, si je n'avais été chargé d'affaires. L'expédition que je vais entreprendre est vive, mais c'est le seul moyen de sauver l'Allemagne, prête à périr par les nouveaux engagements que la cour de Vienne est prête à prendre avec la France. J'espère que Votre Majesté me donnera dans cette occasion des marques de Son amitié, dont Elle m'a fait tant d'assurances, et que l'union parfaite des deux maisons se prêtera en tout les mains pour leurs communs intérêts.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Ministerialkanzlei.


184. A LA REINE DE HONGRIE ET DE BOHÊME A VIENNE.

Berlin, 6 décembre 1740.

Madame ma Sœur. Le marquis de Botta m'a remis la lettre de Votre Majesté, et j'ai été charmé de voir une personne à qui je pouvais confirmer les sentiments de la haute estime que j'ai pour la personne de Votre Majesté. J'ai donné les ordres nécessaires à mon ministre