<126>que la France compte d'y faire accéder, de gré ou de force, les électeurs de Mayence et de Trèves, et qu'ainsi, la plus grande partie des voix tombant sur l'électeur de Bavière, la France soutiendrait cette élection de toutes ses forces, sous prétexte de maintenir la liberté de suffrage et la tranquillité du Corps Germanique, en qualité de garante de la paix de Westphalie.

On me fait entrevoir, si j'y veux entrer, les plus grands avantages du monde.

Il ne faut pas manquer d'informer de bouche le duc de Lorraine, vous-même, de tout ce détail, mais sous le sceau du secret le plus absolu, et il verra par là combien l'on compte sans son hôte à Vienne, si on croit que les choses iront si fort à plein pied, que l'on s'imagine.

Je suis curieux d'apprendre ce qu'il vous aura répondu là-dessus, et il y a de l'apparence que le marquis de Mirepoix ne va à Ratisbonne que pour sonder et pour préparer les esprits en faveur de l'électeur de Bavière.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.


188. AU CONSEILLER PRIVÉ DE JUSTICE DE POLLMANN A RATISBONNE.

Berlin, 6 décembre 1740.

On m'avait déjà envoyé de Vienne la protestation que le comte de Perusa, ministre de Bavière, avant son départ de cette cour y a laissée, et que vous m'avez adressée par votre dépêche du 28 du mois passé. Vous ne manquerez pas de me mander quelle impression cette démarche fait sur les esprits des ministres des États de l'Empire qui sont à Ratisbonne, et ce qu'on en raisonne. Dès que le manifeste de l'électeur de Bavière paraîtra, vous m'en enverrez incessament un exemplaire, et vous ferez bien de continuer sous main d'éperonner un peu ces messieurs, et de les encourager à quelque démarche vigoureuse, mais avec tant de circonspection que je n'y sois pas commis. Vous pouvez aussi assurer le vice-chancelier de Bavière, le sieur de Braidlohn, de mon estime et de ma considération pour l'Électeur son maître, et entretenir une bonne intelligence et communication avec lui, mais pourtant avec tout le ménagement nécessaire, afin que ni les ministres de Vienne ni les autres n'en prennent de l'ombrage. Je voudrais bien savoir sur quel pied ce ministre vit avec celui de Saxe.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.