<131>cent mille écus pour le comte de Sinzendorff, et cent mille au secrétaire Toussaint, s'ils veulent se charger de porter la cour de Vienne à accepter le plan que je lui propose, et me faire avoir la Silésie.

Vous me manderez au plus vite et de la manière la plus détaillée tout ce que l'on vous aura répondu sur vos propositions, les mesures qu'on prend et les efforts qu'on est en état de faire.

Au reste, vous n'avez que faire d'être embarrassé de vos dettes; je les payerai toutes, pourvu que vous preniez de bons biais pour faire réussir l'affaire en question.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem von dem Könige eigenhändig corrigirten Concept.


192. INSTRUCTION POUR LE COMTE DE GOTTER, GRAND-MARÉCHAL DE LA COUR, ALLANT A LA COUR DE VIENNE EN QUALITÉ DE MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE.

Berlin, 8 décembre 1740.

1° Le comte de Gotter partira incessamment d'ici pour Vienne, dès qu'il aura reçu celle-ci avec les lettres de créance ci-jointes pour la reine de Hongrie et de Bohême et pour le grand-duc de Toscane, dans lesquelles il est qualifié de ministre plénipotentiaire.

2° La copie ci-jointe sub Lit. A. des amples instructions que le Roi a données à son ministre à Vienne, le sieur de Borcke, en date du 15 du mois passé, et celles cotées sub Lit. B., qui ont été envoyées à ce ministre le 7 de ce mois, mettront le comte de Gotter entièrement au fait des propositions dont le sieur de Borcke a été chargé auprès de la cour de Vienne. Et comme

3° Sa Majesté, par une confiance entière qu'elle a dans la capacité, la droiture et le savoir-faire du comte de Gotter, aussi bien que dans son crédit, ses connaissances, et ses lumières, pour tout ce qui regarde la cour de Vienne, l'a choisi pour appuyer la négociation importante dont le ministre ordinaire du Roi est déjà chargé, et dont probablement il aura déjà fait ouverture, selon ses dernières ordres du 7 de ce mois, avant l'arrivée du comte de Gotter, au duc de Lorraine et au ministère de la cour de Vienne, si ce prince le trouve à propos,

4° En attendant, dès que le comte de Gotter sera arrivé à Vienne, il descendra chez l'envoyé de Borcke et s'informera soigneusement de la situation dans laquelle se trouve la négociation en question. Cela étant fait, il se fera annoncer par le sieur de Borcke auprès du duc de Lorraine, avant que de prendre son audience de la reine de Hongrie. Il remettra d'abord à ce prince la lettre de créance dont il est chargé pour lui, et lui dira de bouche que je l'ai choisi pour assurer ce prince de ma plus parfaite estime et considération, et que je suis disposé de tout faire pour lui et pour la Reine son épouse, s'il veut la porter