<14>prouve assez qu'on ne s'est point du tout trompé, si l'on a cru jusqu'ici qu'il n'y aurait jamais une sincère amitié, et bien moins encore une parfaite harmonie et bonne intelligence entre ladite cour impériale et celle de Munich; aussi les prétentions de l'électeur de Bavière sont si grandes et ses vues si vastes et en même tempssi fort opposées aux intérêts de la maison d'Autriche et du grand-duc de Toscane, que la haine et la jalousie ne cesseront jamais entre eux, à moins que le bon Dieu ne veuille faire un miracle tout exprès pour cet effet. Cependant, vous ne manquerez pas de ménager votre commerce avec le comte de Perusa d'une façon que personne et bien moins encore les ministres impériaux n'en puissent tirer de fâcheuses conséquences, quoique ce ne serait que sans raison et fondement, puisque je n'aiaucune liaison avec l'électeur de Bavière, et n'ai non plus nulle envie d'en contracter avec lui, surtout de celles qui pourraient ombrager la cour impériale.

Federic.

A. B. Borcke. H. de Podewils.

Nach der Ausfertigung.


20. AU CONSEILLER DE LÉGATION D'AMMON A DRESDE.

Charlottenbourg, 1er juillet 1740.

Je viens de recevoir votre relation du 24 de ce mois, et j'en suis satisfait. Vous devez témoigner au comte de Brühl combien j'ai été sensible à l'obligeante attention que Sa Majesté Polonaise a eue pour moi en relâchant tous ceux qui avaient été arrêtés pour cause d'enrôlement. J'ai ordonné déjà de mettre en liberté le Munier dont vous me parlez,1 et je saurais répondre aux égards qu'on me marque. Cependant, vous assurerez à ceux qui veulent s'établir à Berlin que je leur accorderai les franchises de l'excise du service pendant les premiers deux ans, pourvu que ce soient des gens à leur aise. Au reste vous distinguerez vos relations ordinaires de celles qui ne sont destinées que pour moi seul, en y mettant le mot soli. Quant au placet du nommé de Haacke,2 vous lui direz, que je ne veux pas des déserteurs. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



1 In Preussen festgenommen als verdächtig, Werbungen in Sachsen verrathen zu haben.

2 v. Haacke war 1725 als Portepée-Fähndrich von seinem Regiment desertiert und bat jetzt um Pardon.