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212. AU CONSEILLER PRIVÉ DES FINANCES DE BORCKE A VIENNE.

Berlin, 17 décembre 1740.

J'ai bien reçu votre dépêche du 7 de ce mois, et j'approuve entièrement la conduite que vous me dites, dans votre quatrième post-scriptum, d'avoir tenue envers les ministres de France et d'Angleterre. Vous continuerez d'entretenir le dernier dans les sentiments qu'il vous a fait paraître jusqu'ici, en l'assurant de la manière la plus forte, en conformité de vos dernières instructions,1 de mon désir sincère et ardent d'affermir par de nouveaux nœuds la bonne intelligence où j'ai le plaisir de vivre avec Sa Majesté le roi de la Grande-Bretagne, et de m'unir avec elle de la manière la plus étroite. Vous lui insinuerez en même temps que, pour y parvenir, le moyen le plus efficace serait que la cour d'Angleterre tâchât d'engager celle de Vienne à accepter, sans délai ni perte, le plan avantageux que je lui avais fait proposer; faute de quoi il est aisé de concevoir que je me verrais forcé de prendre une route opposée et de profiter des offres favorables que m'ont faites plusieurs puissances, qui me pressent de les accepter. Vous observerez avec attention de quelle façon il reçoit ces sortes d'insinuations, et comment il y répond, pour m'en rendre un compte exact.

P.S.

Durant le règne de feu l'Empereur on m'a donné à Vienne tant de protestations semblables à celles que, suivant votre deuxième post-scriptum du 7 de ce mois, les ministres du conseil des Pays-Bas vous ont faites touchant l'affaire des rentes sur la Meuse,2 et toutes également sans effet, que je ne sais que trop quel fond faire là-dessus.

L'unique moyen de tirer raison de cette cour, est de se la faire soi-même, et j'espère que les conjonctures présentes me donneront occasion de terminer avantageusement, d'une ou d'autre façon, cette affaire, aussi bien que les autres sur lesquelles la cour de Vienne m'a refusé jusqu'ici constamment justice.

En attendant, vous ne négligerez pas de vous informer si l'on a effectivement envoyé aux Pays-Bas les ordres que l'on vous a fait espérer.

Federic.

H. de Podewils.

Nach der Ausfertigung.


213. AU GÉNÉRAL MARQUIS BOTTA D'ADORNO, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE DE LA REINE DE HONGRIE ET DE BOHÊME, A BERLIN.

Milkau, 20 décembre 1740.

Monsieur. J'ai appris par votre lettre du 18 de ce mois que vous avez reçu des ordres précis de vous rendre à Pétersbourg. Quoique



1 Oben Nr. 199.

2 Vergl. oben Nr. 74 und 155.