<159>difficile de savoir, avant que nous n'ayons des nouvelles des cours étrangères, s'ils ont lieu de se flatter ou non.

Je vous envoie ici une minute1 que j'ai faite de nos droits, qu'il serait bon de communiquer à Chambrier. Je crois qu'il faudra se tourner vers la France; parlez à Valory, sondez et tâtez-les tous, afin de voir où nous trouverons le mieux nos convenances.

Federic.

Voici ce que Gotter et Borcke mandent.

Nach der Ausfertigung. Die Zusätze eigenhändig.


229. RAISONS QUI ONT PORTÉ LE ROI A FAIRE ENTRER SES TROUPES EN SILÉSIE.2

Les droits du Roi sur la plupart des duchés et principautés de la Silésie sont incontestables.

Les possesseurs de ce duché en sont même si bien convenus qu'ils on fait un traité avec l'électeur Frédéric-Guillaume par lequel cet électeur renoncerait, en faveur du cercle de Schwiebus, à ses droits sur les autres principautés et duchés de la Silésie; cette renonciation serait valable si, par la plus noire perfidie, l'empereur Léopold n'avait arraché

le cercle de Schwiebus à Federic Ier.

L'équivalent qui constituait la renonciation étant donc rendu, nos droits reviennent en entier, et tout l'acte fait avec l'électeur Frédéric-Guillaume devient nul.

C'est donc en vertu de ces droits, et d'une prétention de quelques millions d'écus, que le Roi est entré en Silésie, pour maintenir son bien et pour étayer ses droits. Il n'aurait point été convenable de faire une pareille démarche du vivant de l'Empereur, car l'Empereur étant le chef de l'Empire, c'est agir contre les constitutions de l'Empire, si un de ses membres voulait l'attaquer.

De plus, cette démarche n'est point contraire à la Pragmatique Sanction, puisque le Roi ne prétend point hériter, mais soutenir ses droits particuliers, et l'Empereur n'ayant lui-même aucun droit sur ces duchés en Silésie qu'on lui conteste, de quelle justice sa fille en peut-elle donc prétendre? D'autant plus qu'on ne saurait hériter de ce qui n'appartient pas à ses parents.

Mais supposons, pour mettre les choses au pire, qu'on regardât l'action du Roi contraire à la Pragmatique Sanction, il est bon de dire que, par le traité de 1732,3 le Roi garantit la Pragmatique Sanction à l'Empereur à condition de la garantie du duché de Bergue; or la maison d'Autriche a manqué à son traité, en garantissant l'année 1738 ou 17394



1 Die folgende Nummer.

2 Vergl. Preussische Staatsschriften I, 74.

3 1728. Vergl. oben S. 135 Anm. 1.

4 13. Januar 1739.