<160>à la maison de Sulzbach la possession provisionelle des duchés de Juliers et Bergue, de sorte que le Roi rentre par là dans la pleinitude de ses droits, d'autant plus qu'on lui avait promis un équivalent des propres biens de l'Empereur.1

Toutes ces raisons, prises ensemble, ont occasionné l'entreprise du Roi; il ne demande pas mieux que de s'accommoder avec la maison d'Autriche, pourvu que l'on veuille avoir quelque considération pour la justice de ses droits.

N. J'ai oublié d'ajouter que la Silésie ayant toujours été un fief masculin,2 elle n'est devenue féminin que par la Pragmatique Sanction: or, comme ma garantie en est nulle, je rentre à présent dans l'entier de mes droits, puisqu'il n'y a plus de descendants mâles de la famille impériale. C'est ce qu'on peut ajouter aux autres raisons ci-dessus mentionnées.

Fr.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung.


230. AU COLONEL COMTE DE FINCKENSTEIN A DRESDE.

Herrndorf, 26 décembre 1740.

Monsieur de Finckenstein. Je viens d'apprendre, par votre relation du 23 décembre, ce que vous m'avez mandé au sujet de votre audience, et de la bonne et favorable disposition que le roi de Pologne et le comte de Brühl ont fait paraître à mon égard. J'en suis satisfait, comme aussi des nouvelles intéressantes que vous y avez jointes.3

Cependant comme on a raison de se méfier, vous devez veiller sans cesse sur les menées des ministres de Vienne,4 et chercher à pénétrer, s'il est possible, le précis de leurs instructions, les mouvements qu'ils se donnent, les insinuations qu'ils font, et les canaux dont ils se servent, et si leurs démarches trouvent ingrès auprès du ministère. C'est pourquoi vous ne ménagerez ni peine ni argent pour dévoiler le mystère, dont vous me ferez de fidèles rapports.

Au reste, vous excuserez le mieux que vous pouvez l'accident que quelques compagnies ont passé par le territoire saxon, sans avoir des lettres de réquisition, ce que la hâte a causé. J'espère que le Roi n'y regardera pas de si près, n'y ayant eu de notre part aucune mauvaise volonté, et le petit excès envers deux oies ayant été redressé. Je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. oben S. 133 Anm. 1.

2 Vergl. oben Nr. 138, 6. Nov.

3 Die Streitkräfte Sachsens betreffend.

4 Graf Wratislaw und Graf Khevenhüller.