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242. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Quartier général Breslau, 4 janvier 1741.

Monsieur de Podewils. Je viens d'apprendre par les relations cijointes du de Mardefeld que la cour de Russie ne paraîtpas encore favorable à mes desseins touchant l'acquisition de la Silésie, et qu'elle reste éblouie par l'intérêt prétendu qu'on suppose de trouver dans l'alliance perpétuelle de la maison d'Autriche. Il faut donc que Mardefeld travaille efficacement pour en désabuser le ministère prévenu, auquel il donnera les assurances du monde les plus fortes que la Russie ne doit rien perdre par mon entreprise, et qu'elle y gagnera plutôt, parce que je m'engagerai de procurer à cet empire les mêmes et plus de secours et d'assistance qu'il a pu attendre de la cour de Vienne, trop affaiblie pour pouvoir être utile à ses alliés. Je suis etc.

Federic.

J'ai Breslau, demain j'irai à l'ennemi, et j'espère de l'avoir ruiné en partis avant l'approche du printemps qui vient.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


243. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE A BERLIN.

Breslau, 5 janvier 1741.

Monsieur le Marquis. J'ai bien reçu la vôtre, et je vous suis très obligé des avis sincères que vous m'avez donnés. Comme je désapprouve entièrement la conduite que Raesfeld a tenue, vous pouvez compter que j'effectuerai ce que je vous ai déclaré à Berlin et que je le ferai rappeler.

Quant à ce que vous m'avez voulu mander du contenu de la lettre de M. le Cardinal, vous me ferez le plaisir de l'assurer fortement de la sincérité de mes sentiments, et que je tiendrai tout ce que j'ai fait proposer en dernier lieu par Chambrier, par rapport aux convenances que j'offre à la France et à la Bavière. C'est pourquoi il conviendra de s'en ouvrir confidemment, et de se concerter sur le plan de l'affaire. Je ne demandepas mieux que de m'unir étroitement avec Sa Majesté Très Chrétienne, dont les intérêts me seront toujours chers, et je me flatte qu'elle n'aura pas moins d'égard pour les miens. Je suis etc.

Federic.

Touchant Raesfeld, vous pouvez compter qu'on vous donnera satisfaction entière. Il dépend de vous de venir ici ou non, mais je compte d'avoir bientôt les mains libres ici et de pouvoir par conséquent faire un tour à Berlin pour quinze jours.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.