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244. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

[Breslau, 5 janvier 1741.]

Mon cher Podewils. J'ai reçu toutes vos lettres, vous raisonnez très juste sur les idées du Cardinal et de la Russie; j'écrirai au Cardinal que je m'en rapporte entièrement à ce que Chambrier a ordre de lui dire, mais que, si l'électeur de Bavière désire ma voix, et que la France le souhaite, je la leur accorderai, à condition que la Bavière agisse de concert avec nous, et que la Suède tienne le Russe en respect, et que Danemark entre avec nous. Nous n'avons rien à espérer d'Angleterre, et je suis sur le point de conclure avec le Cardinal, mais que j'aie préalablement réponse sur les points susmentionnés.

Dès que nous aurons reçu des lettres d'Angleterre, je crois que nous pourrons prendre un parti positif et nous y tenir. Parlez beaucoup de la Russie, augmentez sa force et sa puissance, et tournez les choses de façon qu'on nous dise quelque chose de positif pour nous rassurer: enfin faites tout ceque vous pourrez pour tirer quelque chose d'avantageux de leur côté. Adieu, cher Podewils, donnez l'incluse à Valory.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


245. AU CARDINAL DE FLEURY A ISSY.

Breslau, 5 janvier 1741.

Mon cher Cardinal. Je n'ai pu vous répondre plus tôt, à la lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire par Camas, qu'à présent; le mauvais chemin et le nouvel éloignement de distance y ont le plus contribué. Cependant, je puis vous dire que je suis pénétré de toutes les assurances d'amitié que vous me faites; j'y répondrai toujours avec la même sincérité.

Je crois que M. de Chambrier vous doit avoir fait part, de même que M. de Valory, des dispositions dans lesquelles je me trouve à l'égard des intérêts du Roi votre maître. Il ne dépendra que de vous de rendre éternels les liens qui nous uniront, en favorisant, selon que Chambrier vous en instruira, la justice de mes prétentions sur la Silésie. Si je ne vous ai pas d'abord fait part de mes desseins, c'était plutôt par oubli que partoute autre raison; tout le monde n'a pas l'esprit aussi libre dans le travail que vous l'avez, et il n'est guère permis qu'au cardinal de Fleury de penser et de pourvoir à tout.

Comme Chambrier est instruit de tout ce qui me regarde, etqu'il sait et a ordre de vous faire connaître le penchant que j'ai d'entrer dans vos vues, j'y attends votre réponse, dont la mienne ne sera que la suite. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Die Ausfertigung eigenhändig.