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246. AU CONSEILLER PRIVÉ D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Breslau, 6 janvier 1741.

Vous savez combien il m'importe d'avoir à Pétersbourg quelquesuns des plus huppés des ministres à ma disposition et dans mesintérêts, pour pouvoir me concilier la faveur de la cour dans la crise présente.

Comme j'ai lieu de présumer que nous trouverons en notre chemin une faction contraire, infatuée d'une prédilection aveugle pour la maison d'Autriche, je vous enjoins d'employer toutes sortes d'effort et le vert et le sec pour gagner autant depersonnes de poids qu'il sera possible, pour en former un parti capable de soutenir notre système, et assez fort pour contrebalancer le crédit et les voix du parti contraire. Ainsi vous jetterez adroitement parmi les ministres la pomme de la discorde, afin de jouer bon jeu et de mener les affaires à notre but principal, et je vous laisse la liberté d'employer, outre les cajoleries et les promesses, autant d'argent que vous le jugerez à propos, le major de Winterfeld pouvant disposer ducomptoir de la compagnie. J'espère que vous ne travaillerez point en vain, pourvu que vous vous y preniez comme il faut, en offrant toujours plus que le marquis Botta ne voudra promettre. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


247. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Rothsürben, 7 janvier 1741.

Monsieur de Podewils. J'ai appris par la vôtre du 2 de ce mois l'abrégé de l'entretien que vous avez eu avec Brackel, et je suis de votre sentiment sur le peu d'apparence qu'il y a que la Russie puisse goûter notre système. Quant aux réponses pour Mardefeld, j'yjoins le postscriptum, dont vous verrez le sens par la copie. Je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


248. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Quartier auprès d'Ohlau, 7 janvier 1741.

Mon cher Podewils. Tout ce que prouvent les nouvelles de Russie, c'est qu'Ostermann n'est pas de nos amis; voyons premièrement ce que dira Münnich, et quel effet fera l'explication de l'énigme chez ces messieurs; il faudra voir ce qu'ils feront, mais je ne saurais présumer qu'ils voudraient rompre avec nous pour si peu dechose.

Le parti qu'il nous faudra prendre sera de nous accommoder avec la France et d'ajuster nos flûtes avec les siennes, car l'Angleterre ne