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28. AU CONSEILLER PRIVÉ DES FINANCES DE BORCKE A VIENNE.

Berlin, 12 juillet 1740.

Rien ne m'a pu être plus agréable que d'apprendre par votre postscriptum 1er du 2 de ce mois que le chancelier de la cour, comte de Sinzendorff, aussi bien que le secrétaire d'État, baron de Bartenstein, vous ont paru également touchés et flattés de ce que vous leur avez dit de ma part, en conformité des ordres que je vous en avais donnés par un rescrit du 24 de juin passé.

Vous ne manquerez pas de cultiver au dernier possible les bonnes intentions où ces deux ministres se trouvent à mon égard, et j'espère qu'ils m'en donneront des preuves réelles dans les occasions qu'ils rencontreront pour cela. La succession de Juliers et de Bergue sera la pierre de touche où je pourrai connaître la sincérité de leurs sentiments envers moi, et ce que jepuis ou dois espérer de l'Empereur même, pour le soutien de la justice de ma cause et pour l'avancement de mes intérêts.

Si vous pouvez pénétrer ce que la cour impériale pense présentement sur ladite succession, aussi bien que sur celle d'Ostfrise, vous me rendrez par là un service bien agréable, et c'est pourquoi jem'assure que vous y employerez tout votre savoir-faire.

P.S.

Il est fâcheux qu'on tarde si longtemps à remettre en liberté le sergent du régiment du prince Henri, nommé Rostock, qu'on a détenu pendant plusieurs mois aux arrêts à Raab.

Si la cour impériale ne me veut satisfaire en des choses de si peu de conséquence, je ne sais ce que j'en dois espérer à l'égard de celles qui peuvent importer beaucoup.

Cependant, comme votre post-scriptum 3 du 2 courant fait présumer que ledit sergent sera mis bientôt en liberté, je veux croire que cela arrivera au premier jour, et j'attendrai là-dessus votre rapport ultérieur.

Federic.

A. B. Borcke. Thulemeier.

Nach der Ausfertigung.


29. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Gumbinnen, 14 juillet 1740.

Monsieur de Chambrier. Je n'aurais pas cru que M. le Cardinal penserait de la manière qu'il a fait au sujet de l'envoi du colonel de Camas, qui ne lui paraît pas assez titré pour la fin de son ambassade. Encore que je n'aie été nullement obligé de faire avec solennité la notification de la mort du Roi mon père à la cour de France, n'y