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320. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Quartier général Nimptsch, 24 mars 1741.

Monsieur de Podewils. Vous déclarerez aux ministres étrangers que ceux qui ont envie de me suivre n'auront qu'à se rendre à Breslau, où je leur ferai savoir le temps et le lieu de me parler. Il s'entend que vous viendrez aussi. Cependant, les Hanovriens méritent notre attention dans la crise présente, pour les détacher de la faction russienne. Il faut les cajoler et éblouir autant qu'il sera possible, en leur promettant, en cas d'une véritable complaisance dans l'affaire de Silésie, que je me ferais fort d'appuyer l'acquisition de l'évêché d'Osnabrück, et que je cèderais au roi d'Angleterre mes droits sur l'Ostfrise, mais il faudrait me procurer la possession de la Basse-Silésie, avec Breslau, s'il est possible d'obtenir ce dernier article. Vous y travaillerez de toutes vos forces, afin d'inspirer à ce prince de bons sentiments, qui pourraient rectifier ceux de la Russie et de Vienne. Je suis etc.

Federic.

Voici dans quels termes j'écris là-dessus au général de Truchsess.

Nach der Ausfertigung.


321. AU MAJOR GÉNÉRAL COMTE DE TRUCHSESS A LONDRES.

Nimptsch, 24 mars 1741.

Monsieur de Truchsess. Ma précédente1 vous aura mis au fil d'une affaire fort intéressante, et j'espère que vous exécuterez mes ordres. Vous travaillerez donc de toutes vos forces pour détacher le roi de la Grande-Bretagne de la cabale en question, et pour l'attacher véritablement à mes intérêts, qui ne sauraient être contraires aux siens. Si les offres d'une étroite alliance et de ce que j'ai promis ne suffisent pas, faites-lui une belle perspective de l'acquisition prochaine de l'évêché d'Osnabrück, à laquelle je travaillerai conjointement avec lui. Vous pouvez aussi lui donner assurance d'une cession de mes droits sur l'Ostfrise, s'il veut agir efficacement pour me faire avoir ma satisfaction ici, par la cession de la Silésie inférieure, inclusivement la ville de Breslau. Vous pouvez protester que, jusqu'ici, j'ai encore les mains libres, n'ayant conclu aucune alliance avec la France, nonobstant les avantages qu'elle m'offre; ainsi qu'il dépend du Roi de s'unir avec moi pour notre bien réciproque et pour celui de l'Allemagne et de la religion protestante. J'attends une réponse claire et décisive, pour en régler mes mesures, et je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



1 Vergl. oben S. 210 Anm.