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1° Qu'ayant les mains entièrement libres d'entrer dans des engagements étroits sur ces matières, j'accepte avec un sensible plaisir l'offre de sa médiation ou de ses bons offices pour l'affaire de Silésie, moyennant lesquels le roi de la Grande-Bretagne veut bien porter la reine de Hongrie à consentir que je garde la Basse-Silésie, la ville de Breslau y comprise, sur le pied d'une hypothèque, pour la sûreté de mes droits et prétentions à la charge de la maison d'Autriche; et qu'elle s'engagerait en même temps, par un acte obligatoire et secret, de me céder en toute propriété cette province, la ville de Breslau y comprise; mais que j'espère aussi que le roi d'Angleterre voudra employer ses soins obligeants auprès de la cour de Russie pour la disposer efficacement d'entrer dans les mêmes vues pacifiques, et d'accélerer par ses bons offices cet accommodement salutaire, en s'abstenant des voies de fait contre moi, ce que je reconnaîtrais éternellement.

2° Que, de cette manière, j'épouserais les intérêts de la maison d'Autriche, en prenant avec le roi d'Angleterre de justes mesures, et en concertant les arrangements nécessaires pour la conservation de cette maison, et pour les avantages du prince de Lorraine.

3° Que pour ce qui regarde ceux du roi de la Grande-Bretagne, j'apporterais tous mes soins pour lui faire garder et obtenir la propriété des huit bailliages qu'il possède sous le titre d'hypothèque en Mécklembourg, pourvu que mon droit de succession éventuelle sur le reste du pays soit reconnu.

4° Que je concourrais sincèrement aux moyens de faire avoir à ce prince l'évêché d'Osnabrück, après la mort de l'évêque présent.

5° Que je me conformerais de bon cœur aux idées du Roi touchant la convenance que le roi de Pologne pourra souhaiter; mais que j'attends de ce prince des explications claires sur ce point.

6° Qu'au reste, je cultiverais de tout mon cœur une amitié très sincère avec le roi de la Grande-Bretagne, étant prêt de faire avec lui une alliance des plus étroites et conforme à la situation présente des affaires, par laquelle ce prince voudra garantir toutes mes provinces inclusivement la Prusse, et je lui garantirais toutes celles qu'il possède en Allemagne.

Vous ne manquerez pas de vous en acquitter de toute la dextérité imaginable, en proposant le tout de bouche; et je vous autorise, en attendant un nouveau plein-pouvoir, d'entrer là-dessus en négociation avec le ministère, auquel vous pouvez assurer que le milord Hyndford sera le bienvenu ici.

Je vous recommande surtout un grand secret et un soin extrême pour pénétrer si l'on agit avec une véritable candeur. Car sans cette conviction, il faudrait aller bride en main. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.