<227>

344. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYE DE FRANCE, A BRESLAU.

Quartier général Ohlau, 13 avril 1741.

Monsieur le Marquis. Ce n'est qu'hier que j'ai eu le plaisir de recevoir votre lettre du 7 de ce mois, qui a été arrêtée ici à cause de ma marche et de la bataille gagnée par la grâce de l'Éternel le 10 de ce mois. Cependant je vous sais tout le gré imaginable de votre obligeante impatience de terminer avec mon ministre l'affaire du traité en question, et de vous rendre pour cette fin à Breslau, et je me flatte que ce qui demande encore quelque changement sera bientôt ajusté. J'ai été surtout charmé d'apprendre la prochaine arrivée du maréchal de Belle-Isle, espérant que sa présence en facilitera la conclusion. Au reste, rien ne me saurait être plus agréable que de vous convaincre de la sincérité de mon amitié et attachement pour Sa Majesté Très Chrétienne, et de l'estime distinguée avec laquelle je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


345. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS.

Quartier général Ohlau, 13 avril 1741.

Monsieur de Podewils. Ayant reçu une lettre très pressante de M. de Valory, au sujet de la conclusion du traité en question, je vous adresse la réponse et la copie, espérant que vous vous trouverez ensemble à Breslau. Vous savez déjà mes intentions, et combien il m'importe de traîner l'affaireet de ménager soigneusement la France jusqu'à l'arrivée de milord Hyndford. En attendant, vous continuerez de négocier secrètement avec l'Angleterre et la Russie, afin de pouvoir prendre le parti le plus convenable selon les circonstances présentes. Au reste, le comte de Gotter vient de me communiquer une lettre que le de Münchhausen lui a écrite, touchant notre affaire secrète. Gotter me parle aussi des vues sur Hildesheim, ce qui me surprend, vu qu'il ne me paraît pas convenable à mes intérêts que cette délicate affaire soit exposée à être sue de personnes qui n'en sont pas chargées. C'est pourquoi j'ai jugé à propos derépondre au comte de Gotter par des généralités vagues et peu signifiantes, et vous ferez bien de détourner le ministre hanovrien de se servir d'un autre canal que du vôtre. Je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.