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P.S. Je suis fâché de ne pas pouvoir accorder à ces messieurs une escorte particulière, à cause de l'année ennemie qui se trouve à Grottkau. D'ailleurs, je crois les chemins entre Breslau et ici suis, le de Rudensçhöldl'ayant éprouvé hier. En tous cas, ils pourraient sortir, en même temps que l'escorte que Münchow envoie à Ohlau avec des chariots. Au reste, le quartier de ces messieurs sera à Hermsdorf, où le général de Kleist a logé, puisqu'on a trouvé nécessaire d'établir à Hühnern, dans la maison où vous avez séjourné, le lazaret de l'armée. Vous leur indiquerez tout cela d'une manière convenable. J'ai fait mettre la lettre pour Schmettau sous l'adresse d'un banquier de Leipzig, suivant son propre avis.

Nach der Ausfertigung.


365. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.1

Breslau, 6 mai 1741.

J'ai reçu votre dépêche du 21 du mois passé, et j'espère que le maréchal de Belle-Isle aura rendu à sa cour un compte fidèle et exact de mes sentiments pour Sa Majesté Très Chrétienne et de mon attachement zélé pour ses intérêts, aussi bien que des motifs qui m'ont empêché jusqu'ici, à mon grand regret, de mettre la dernière main au traité qui était sur le tapis entre moi et le Roi son maître.

J'ai communiqué audit maréchal la relation que je venais justement de recevoir de mon ministre à Pétersbourg2 dans le temps qu'il était auprès de moi au camp, et par laquelle il a vu lui-même l'orage qui est prêt à fondre sur moi, si je refuse d'accepter un accommodement avec la maison d'Autriche, et leconcert dans lequel les cours de Russie, d'Angleterre et de Saxe sont entrées pour me tomber de tous côtés sur le corps, dès que je ne voudrais point accepter la médiation de ces puissances et me contenter de certains avantages modiques qu'on veut m'offrir. En vertu de ce concert, la Russie assemble actuellement son contingent auxiliaire de 30,000 hommes en Livonie, pour s'emparer de mon royaume de Prusse, qui aurait été riflé dans quatre semaines, puisqu'il est tout-à-fait dégarni de troupes, n'ayant, outre les deux petites forteresses de Pillau et de Memel, aucune place tenable dans le pays.

D'un autre côté, la Saxe forme un camp de 20,000 hommes sur les frontières de mes États, la cour d'Hanovre est sur lepoint d'en faire autant, et de le renforcer même de 6,000 Danois et autant de troupes de Hesse à la solde de la Grande-Bretagne, sans compter qu'on croit être sûr que le roi de Danemark agira encore avec plus de troupes contre moi.



1 Vergl. die Berichte Belle-Isle's an Amelot, 27., 30. April, 1. Mai bei Ranke XXVII. XXVIII, 578 ff.

2 D. d. 10. April, nach der Entlassung Münnichs.