<239>les esprits qu'on ne me voudra point du mal de la triste et malheureuse nécessité qui arrête toute ma bonne volonté et mon inclination de me lier aussi étroitement que je l'aurais souhaité avec la France.

Vous leur insinuerezque tout n'est pas rompu encore, et que, le marquis de Valory ayant ses pleins-pouvoirs, on pourrait toujours reprendre la négociation, dès que l'orage se dissipera tant soit peu, et que la Russie serait entamée vigoureusement par la Suède, et la maison d'Autriche par l'Espagne, la Sardaigne et le roi des Deux-Siciles.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.


366. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A MOLLWITZ.

Camp de Mollwitz, 7 mai 1741.

Monsieur de Podewils. Ne sachant pas dans quels termes je suis avec la cour de Saxe, il me paraît nécessaire d'ordonner au résident Ammon de presser, conjointement avec le ministre de la France, le comte de Brühl sur cette situation équivoque, et de demander une déclaration catégorique s'ils veulent la paix ou laguerre. Il fera connaître en même temps que je suis fort bien informé de ce qu'on trâme contre moi, et qu'on fait actuellement lever en Pologne quatre régiments pour un certain dessein; mais que, quoi qu'il en puisse arriver, je déclare par avance que, si ces troupes faisaient quelques invasions dans mon pays, je le ressentirais comme si celles de la Saxe l'avaient fait. Vous dresserez donc les ordres nécessaires d'une manière convenable, et je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


367. PRÉCIS DE L'AUDIENCE QUE MILORD HYNDFORD A EUE DU ROI, ET DE SON ENTRETIEN AVEC SA MAJESTÉ.1

Camp de Mollwitz, 7 mai 1741.

Milord Hyndford en remettant ses lettres de créance au Roi, lui fit les compliments convenables et les protestations d'amitié les plus fortes de la part du roi d'Angleterre.

Le Roi lui répliqua qu'il était bien sensible aux marques d'amitié et aux assurances que Sa Majesté Britannique venait de lui donner de son intention sincère de procurer un accommodement avantageux au Roi dans l'affaire de Silésie, mais qu'il ne pouvait pas concilier ces belles promesses et protestations avec la harangue que le roi d'Angleterre a tenue à son parlement, avec la lettre déhortatoire qu'il veut écrire à



1 Vergl. Hyndfords Bericht über diese Audienz bei Raumer, Beiträge zur neueren Gesch. II, 131; Th. Carlyle, History of Frederick II, London 1858 ff., Buch XIII, Cp. II.