<271>l'affaire dequinze jours, et je fais celui de Glatz, qui pourra nous procurer la communication par la Bohême et assurer, moyennant une légère chaîne, la liberté de la correspondance. S'ils viennent à moi, j'en ferai marché, et en ce cas, l'électeur de Bavière peut aller sans trouver nulle opposition à Vienne, et vous feriez bien alors de vous tourner vers la Bohême pour vous opposer aux troupes que la ligue d'Hanovre ne manquera pas de vouloir faire marcher, ou du côté de la Bavière par l'Empire, ou dans mes États. Par votre entré een Bohême, vous couvririez alors l'électeur de Bavière, qui, ne trouvant point d'ennemis, n'aurait besoin d'aucun secours; vous détermineriez peut-être la Saxe de s'unir à nous, et vous approcheriez si fort des États d'Hanovre que vos troupes d'un côté, d'un autre celles du prince d'Anhalt, et du troisième les palatines, pourraient les accabler au premier coup de sifflet.

Je serais cependant d'avis que vous vous joigniez à l'électeur de Bavière, dès que les Autrichiens détachent de ce côté ici pour l'Autriche.

Voilà en grosmon plan sur les opérations. Il y aurait encore toutes sortes d'idées qui me sont venues à y ajouter, dont peut-être vous pourrez faire usage. Premièrement, celui de la correspondance par la Bohême me semble absolument nécessaire, et doit s'exécuter ainsi que, si les Autrichiens viennent à moi, les Français prendront Glatz; et s'ils vont aux Bavarois, ce sera moi qui le prendrai. L'électeur de Bavière pourrait peut-être, en payant quelques sommes, prendre des troupes de Baireuth et Ansbach. Il faut penser à prendre toutes les troupes pour des subsides, comme celles de Würtemberg et de Darmstadt, c'est-àsavoir si la France en veut ou la Bavière. Sinon, j'en prendrai volontiers, car c'est nous renforcer et affaiblir nos ennemis de ce secours. C'est à vous à voir qui pourra les prendre. Il sera bon d'intimider les petits princes d'Allemagne, lorsque les troupes du roi de France y entreront, pour empêcher ces petits princes, Bamberg principalement, de s'unir aux Hanovriens, Darmstadt de même; peut-être pourrait-on porter la terreur jusqu'à Cassel. Je ne vous donne ceci que pour des idées ou concetti, vous en prendrez ce que vous trouverez bon et praticable. Je vous prie cependant d'une chose, qui est de ménager, vous et les Bavarois, les petits États de Baireuth et d'Ansbach avec vos armées, car je répondrai toujours de leur conduite. Je serai bien aise desavoir vos sentiments sur tout ce que je viens de vous écrire, afin de pouvoir prendre des mesures convenables ensemble. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.