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3° Depayer deux millions d'écus au Roi, pour évacuer au plus tôt la Silésie.

4° La Reine veut céder en équivalent au roi de Prusse, pour les prétentions qu'il fait sur une partie de la Silésie, la partie du duché de Gueldre que la maison d'Autriche possède, avec le duché de Limbourg.

A quoi milord Hyndford ajouta que, quoique la cour de Vienne eût témoigné une répugnance invincible de ne rien céder du tout de la Silésie, Sa Majesté Britannique se flattait pourtant de pouvoir la porter d'ajouter aux offres spécifiées ci-dessus le duché de Glogau, quoiqu'on aurait bien de la peine d'y faire consentir la reine de Hongrie.

Le Roi répondit au sieur Robinson qu'il était bien obligé au roi d'Angleterre de toutes les peines qu'il s'était données pour porter la cour de Vienne à un accommodement raisonnable, mais qu'il était fâché de lui dire qu'il ne trouvait pas les conditions qu'on lui offrait telles qu'il pourrait les accepter, sans blesser sa gloire et ses intérêts lesplus considérables. Que

1° L'offre d'évacuer la Silésie, contre deux millions d'écus, lui paraissait insultante, tout comme s'il avait fait la guerre pour attraper de l'argent; qu'il n'était pas d'humeur de vendre ni sa gloire ni les intérêts de sa maison; qu'on pouvait bien faire de pareilles offres à un petit prince, comme au duc de Gotha, qui avait besoin d'argent, mais que pour lui, plus sensible à la gloire et aux droits de sa maison, il aimait mieux en donner, s'il fallait, qu'à en prendre aux dépenses de l'une et des autres de qui que ce soit, et qu'on se trompait beaucoup si l'on croyait le pouvoir faire sortir de la Silésie à force d'argent; qu'une cour aussi dérangée dans ses finances que celle de Vienne pouvait à peine trouver de quoi fournir à sesbesoins les plus pressants, et qu'on voyait bien que cet esprit de hauteur n'abandonnait point la maison d'Autriche, qui avait eu l'effronterie de dire dans le premier écrit que milord Hyndford avait lu, il y a quinze jours,1 au Roi, que la cour de Vienne, en considération du roi d'Angleterre, voulait bien pardonner au Roi le passé, expression que Sa Majesté releva extrêmement,

Pour ce qui regarde

2° Les offres d'un équivalent dans le duché de Gueldre, et par la cession de celui de Limbourg, le Roirépondit qu'il n'y avait point de proportion entre ces petits objets et ses prétentions, et que d'ailleurs il ne prendrait pas le change, n'ayant rien à prétendre dans les Pays-Bas, mais bien en Silésie; qu'il rougirait de honte devant ses ancêtres et sa postérité d'abandonner si lâchement ses droits sur la Silésie, après avoir commencé à les faire valoir avec tant de vigueur, et qu'il serait blâmé de tout l'univers, s'il abandonnait un pays protestant qui l'avait



1 Vergl. oben S. 282 Anm.