<323>Bavarois, intimidez les Saxons, flattez les Hollandais, donnez l'encens aux Danois, jouez-vous des Hanovriens, et f. . . .-vous des Autrichiens.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


485. A L'ÉLECTEUR DE BAVIÈRE A MUNICH.

Camp de Reichenbach, 2 septembre 1741.

Monsieur mon Cousin. Rien ne peut m'être plus flatteur que de découvrir dans les sentiments de Votre Altesse Électorale à monégard le réciproque des miens pour Elle. Je L'assure que je ne Lui manquerai jamais, et que toutes les ruses dont on voudra se servir pour nous désunir, ne seront inventées qu'à la confusion de ceux qui les veulent mettre en œuvre.

Témoin de ce quej'avance, c'est que la cour de Vienne, peu rebutée du renvoi de Robinson, vient de m'affubler de nouveau de ce négociateur infatigable. Mais je n'ai pas seulement voulu le voir, et j'ai donné des ordres très précis de se retirer de Breslau dans les vingt et quatre heures, quoique les propositions dont il était chargé ne laissassent pas d'être avantageuses; mais je ne veux ni d'autre ami ni d'autre empereur que mon cher électeur de Bavière, et, tant que je vivrai, mes intérêts seront inséparables des siens.

L'affaire de la Saxe, dont vous avez la bonté de m'écrire, ne m'intrigue pas moins que Votre Altesse Électorale: je L'assure que je fais tout ce que je puis chez les Français pour contrecarrer ces méchants voisins et faux amis, mais je ne sais quelle fantaisie les Français ont prise de les rechercher, car nous pouvons très bien nous en passer. Ce qui m'embarrasse le plus dans cette négociation, est la prédilection des Français, pour lesquels il nousfaut cependant garder des ménagements infinis.

Bülow vient aujourd'hui au camp, me témoigner l'envie de son maître de s'unir avec nous. Je lui répondrai simplement que j'en suis bien aise, et que je ne serai point contraire aux convenances que le roi de France et Votre AltesseÉlectorale voudraient lui faire, sans entrer dans un plus ample détail, mais lui faisant sentir en même temps qu'ils s'avisaient bien tard de prendre un parti raisonnable.

Je n'ai point douté que Votre Altesse Électorale ne fût contente de Schmettau; je ne le Lui aurais point envoyé, si je n'avaispas été persuadé que par la grande connaissance du pays d'Autriche et de Bohême qu'il a, jointe à l'expérience de guerre qu'il possède, il pourrait Lui être d'une grande utilité. Quant à mes opérations, je projette un coup qui fera périr ou enfuir l'armée de Neipperg, et qui me rendra le dos encore plus libre; ildépend de l'exécution et du secret.

Je suis avec toute la tendresse, toute l'estime et toute la considé-