<337>à agir avec vigueur, selon votre plan, comme l'unique bonne chose pour rendre raisonnable la cour de Vienne. C'est dont j'attends de bonnes nouvelles avec impatience, pour Tégler mes mesures là-dessus. Quant au voyage prétendu que le maréchal de Belle-Isle doit faire à Vienne, vous ferez tout votre possible pour en approfondir le vrai ou le faux; je ne saurais m'imaginer que ce bruit soit fondé, mais nonobstant cela, la chose mérite trop mon attention pourque vous ne dussiez foire de votre mieux pour approfondir ce qui en est, et pour m'en faire part au plus tôt possible. Comme j'ai déjà tout réglé touchant les trois doubles courriers, selon que vous me l'avez proposé, j'espère qu'à l'heure qu'il est, toutes mes lettres et dépêches vous serontparvenues, et je trouve absolument nécessaire que vous accompagniez l'Électeur dans tous ses voyages, afin que je sois exactement informé de tout ce qu'on fait Au reste, j'approuve fort ce que vous venez de faire par rapport aux deux émissaires dont vous faites mention, et je vous tiendrai compte des dépenses que vous faites pour cela. J'attends le plus souvent de vos nouvelles et je suis etc.

Vous faites des merveilles, poussez, poussez votre pointe en avant.

J'ai voulu gagner le vieux camp de la Neisse, où était Neipperg avant-hier, Kalkstein a eu l'avant-garde, mais sa lenteur a fait manquer le coup, et le b .... autrichien m'a prévenu; je veux à présent passer la Neisse et chasser ces gueux d'Autrichiens jusqu'en Hongrie; Dieu nous en fasse la grâce: c'est ainsi que finissent les sermons français.

Fr.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


510. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.

Camp de la Neisse, 16 septembre I741.

Mon cher Maréchal. M. de Valory m'a parlé beaucoup des soins que vous vous donniez pour attirer la Saxe dans nos intérêts; je vous loue infiniment de vos bonnes et salutaires intentions. Je trouve que vous avez grande raison de gagner le roi de Pologne, mais je dois vous dire, avec ma franchise ordinaire, que vous leur offrez trop, d'un autre côté.

L'électeur de Bavière a des prétentions solennelles sur toute la Bohême, vous voulez la démembrer en faveur du roi de Pologne; vous voulez plus, vous lui destinez encore la Haute-Silésie et la Moravie.

J'ai renoncé à mes droits sur Juliers et Bergue, j'ai soutenu moi seul tout le fardeau de la guerre, toute cette année, je me snis déclaré dès le commencement pour le roi de France, j'agis dans toutes les