<343>

518. AU GRAND-MAITRE DE L'ARTILLERIE BARON DE SCHMETTAU [A LINZ].

Camp de la Neisse, 20 septembre 1741.

Je viens de recevoir la vôtre du 27 du passé, du contenu de laquelle j'ai tout lieu d'être satisfait. Ma dernière, où je vous ai ordonné de rester auprès de la personne de Son Altesse Électorale, vous sera parvenue, et j'attends avec impatience de vos nouvelles, pour être informé du progès qu'on a fait dans les opérations de l'Électeur. Si un courrier, qui passa il y a troisjours par notre camp, a accusé juste, elles doivent être considérables; c'est pour cela que vos nouvelles me tardent à venir. Mon intention est que vous continuiez à pousser à la roue, afin qu'on batte le fer pendant qu'il est chaud, comme le seul moyen de mettre la cour de Vienne à la raison. Vous pouvez assurer à l'Électeur que je fais tout monpossible pour que la part que la Saxe désire d'avoir au gâteau, lui soit assignée sans préjudice de l'Électeur, les intérêts d'un si digne prince m'étant aussi chers que les miens propres. Jusqu'à présent, il n'y a point de changement ici, et l'on ne sait pas encore avec certitude si et quand l'armée de l'ennemi pourra détacher vers l'Autriche ou vers la Bohême. Je suis etc.

Federic.

Nach dem Concept.


519. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN [A LINZ].

Breslau, 20 septembre 1741.

Comme il est nécessaire de vous mettre au fait de la situation où je me trouve maintenant avec la cour de Bavière, je suis bien aise de vous dire qu'ayant résolu d'entrer dans une alliance étroite avec l'Électeur, sur les pressantes instances que ce prince, aussi bien que la France, m'ont faites là-dessus, le comte de Törring, son ministre à ma cour, m'a présenté un projet de traité d'alliance offensive etdéfensive; mais, comme je l'ai trouvé trop vague, je lui ai fait remettre un contre-projet plus étendu et plus détaillé, qu'il a envoyé à sa cour, il y a plus de quinze jours. Les intérêts de l'Électeur y sont tellement ménagés que je me flatte que ce prince ne balancera pas un moment de m'accorder à son tour les avantages et les conditions que je lui ai demandés, d'autant plus qu'il n'y met rien du sien, et qu'elles ne lui coûteront rien. Le principal objet auquel je me suis attaché, est la garantie de toute la Basse-Silésie, avec la ville de Breslau, la principauté et ville de Neisse, avec toutes ses dépendances et appartenances, et la ville et château de Glatz avec sa banlieue. J'en ai demandé la possession indépendante de la couronne de Bohême, et même de l'Empire, en plein titre desouveraineté de tout ce pays-là, comme, avant son incorporation avec la Bohême, il a été entièrement indépendant sous ses propres princes et souverains.