<360>deux ou trois fois, ce qui n'arrivera sûrement point. C'est un article sur lequel nous ne pouvons nous relâcher pour couvrir nos bonnes intentions, et, par conséquent, pour le propre bien de la Reine. Je vous dirai bien plus: c'est que, quand nous serons tout d'accord, il ne faut pas pour cela cesser de tirer de temps en temps quelques coups de pistolet. Nous serons tout tranquilles sans faire un seul pas en avant, mais de votre côté, il faut que vos hussards viennent quelques fois nous inquiéter, enlever quelques chariots et faire de petites hostilités pareilles. Bref, pourvu que la ville de Neisse soit accordée de la manière que vous savez, tout sera fait, car pour ces misérables quartiers, j'espère que vous ne m'en parlerez plus. Nous ferons quelques mouvements, mais que cela n'inquiète M. le Maréchal; il verra bien lui-même que ce n'est rien. Suffit que je vous dise que nous attendrons le retour de vos courriers. J'ai l'honneur d'être plus que personne au monde votre très humble et très obéissant serviteur

Goltz.

Nach einer von Neipperg eingesandten Abschrift Un K. K. Haus- Hof- und Staatsarchiv zu Wien.


534. AU GRAND-MAITRE DE L'ARTILLERIE BARON DE SCHMETTAU [A LINZ].

[Camp de Kalteck, 2 octobre 1741.]

Le courrier m'a apporté à la fin vos relations datées du 22 et 24 du mois passé, lesquelles j'attendais avec quelque impatience, n'ayant eu depuis quelque temps la moindre nouvelle des opérations de l'Electeur. J'ai été extrêmement surpris de voir quo'n va avec tant de lenteur et d'irrésolution à la besogne, pendant que je fais tout mon possible pour tenir en échec le comte de Neipperg. Vous ne cacherez point à Son Altesse Électorale ma surprise de ce qu'on laisse passer un temps si précieux à ne rien faire, au lieu qu'on devrait pousser les opérations avec toute la vivacité, tant pour la saison où nous venons d'entrer, que pour ne pas donner lieu à l'ennemi de se reconnaître. Vous êtes assez informé de ce que j'ai fait jusqu'à présent pour la cause commune; j'ai pressé et presse encore l'ennemi autant qu'il a été possible, mais vous jugerez en même temps qu'après avoir agi avec mon armée dix mois de suite, il n'est pas possible de la fatiguer encore longtemps sans m'exposer absolument à la ruiner de fond en comble, surtout la cavalerie, qui souffre extrêmement de la rude saison où nous venons d'entrer. L'on me laisse morfondre devant une armée ennemie qui se poste toujours dans des camps inattaquables, qui se moque de moi, pendant qu'elle a le dos libre et tout le pays derrière soi à sa disposition.

Ainsi, si dans vos quartiers on tarde plus longtemps d'agir avec vigueur, je serai obligé malgré moi de mettre mon armée dans les