<383>ministres de la Reine aux cours étrangères, et pour faire témoigner par tout beaucoup d'aigreur contre nous. Voilà ce que j'ai ordre de vous dire.

Mais, Milord, en ami et sur la confiance que j'ai en votre discrétion, je veux bien vous dire quelque chose de plus. Il me semble que l'heure du berger pour la reine de Hongrie est venue. Aut nunc aut nunquam. N'attendez pas le 25 décembre pour faire la paix dans les formes, tâchez de la faire au plus vite, quand ce serait demain, avant que le diable s'en mêle. Je vous dis vrai, vous connaissez mes sentiments. Le Roi est terriblement piqué de l'indiscrétion des Autrichiens, ses alliés le pressent plus que jamais et lui offrent tous les jours de nouveaux avantages. Jugez s'il pourra y résister longtemps. Je voudrais que vous puissiez avoir un plein-pouvoir de la Reine pour conclure entièrement avec nous, et je voudrais que vous l'eussiez vers le 2 ou 3 novembre au plus tard, puisqu'alors le Roi sera à Breslau. Il n'y a rien qui nous presse, au contraire, le bénéfice du temps nous doit être favorable, mais il me semble que la Reine n'a pas de moment à perdre. Avec cela, il faut absolument que le conseil de Vienne ne sache chez vous il n'y ait que le Roi votre maître et milord Harrington qui soient au fait, et qu'on n'emploie de secrétaire nulle part.

Vous voyez, Milord, à quoi je m'expose pour l'amour de la bonne cause. J'espère que vous ne ferez pas mauvais usage de la confiance que je vous témoigne, et je vous prie de me faire un mot de réponse au plus tôt. Vous pouvez la donner à M. de Podewils, en disant que je vous ai prié de me faire venir une montre d'Angleterre. J'ai l'honneur d'être etc.

Goltz.

Il ne faut rien dire à M. de Marwitz.

Nach dem Concept.


565. A L'ÉLECTEUR DE BAVIÈRE [A SAINT-PŒLTEN].

Camp de la Neisse, 22 octobre 1741.

Monsieur mon Cousin. Je me rapporte à la dernière lettre que j'ai eu le plaisir de Lui écrire, où je Lui ai détaillé toutes les opérations de guerre que je pouvais exécuter cet automne, et toutes les raisons qui m'empêchaient de faire davantage. Je dois avertir à présent Votre Altesse Électorale que M. de Neipperg, ayant été trompé par mes démonstrations de pénétrer en Moravie, a pris le parti de couvrir cette province, ce qui m'a déterminé très promptement à commencer le siége de Neisse. J'ai envoyé en même temps 22 escadrons de cavalerie aux trousses de M. de Neipperg, ce qui a si fort favorisé la désertion que nous avons eu, en moins de trois jours, plus de go transfuges de son armée.