<385>

Qu'ils fassent des conquêtes, et qu'un tiers vienne leur en demander une portion: je ne pense pas qu'on les trouve traitables; je le suis fort, car après avoir étouffé tous les justes sujets de ressentiment que j'avais envers eux, je consens même à leur agrandissement et à leur procurer une portion de l'héritage d'Autriche, du double plus forte que l'acquisition que je viens de faire.

Quant à l'électeur de Bavière, je le crois embarrassé d'argent, et je serais capable d'entrer en négociation, si l'affaire de Glatz pouvait se terminer par là, outre qu'en ce cas je renoncerai encore à la seigneurie de Ravenstein.

Je vous prie de me dire votre avis sur tous ces points, et d'être persuadé que je suis avec une estime inviolable et toute l'amitié dont je suis capable, mon cher Maréchal, votre très fidèle ami

Federic.

Monsieur de Neipperg s'est déterminé pour la Moravie. Je saisis la boule au bond, et j'ai volé vers Neisse, tandis que 20 escadrons appesantiront sa marche, et qu'un corps de 10 bataillons et 40 escadrons pénètrent en Bohême pour bloquer Glatz et s'étendre jusqu'à l'Elbe. Neisse est plus forte qu'on ne l'a cru, à cause d'une très bonne inondation qui nous coûte des peines infimes de saigner; actuellement le frais nous a fait quitter les tentes.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


567. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BRESLAU.

Quartier général de Neunz, 22 octobre 1741.

Monsieur. Je vous adresse ci-joint la réponse que je viens de faire sur la lettre de M. de maréchal de Belle-Isle, laquelle j'ai reçue avec la vôtre du 21 de ce mois, et j'espère que vous voudrez bien vous charger de la lui faire tenir au plus tôt possible. La copie ci-jointe vous instruira du contenu de ma réponse, et de ce que j'ai écrit en même temps à une lettre de Son Altesse Électorale de Bavière, que je viens de recevoir. J'ai été extrêmement satisfait de la communication que M. le Maréchal m'a fait faire par vous, touchant l'émissaire que la cour de Vienne lui a adressé,1 et j'espère que M. le Maréchal voudra continuer à me communiquer ce que cet émissaire est devenu, dont je lui aurai des obligations infinies. Je ne me suis nullement douté que ladite cour ne cesserait point de travailler à désunir les cours alliées, par ses machinations ordinaires, ayant essuyé plusieurs fois, quoique



1 Ignaz v. Koch. Vergl. Ameth I, 329—331. 410. Heigel 200—202. 373.