<395>cation de l'article secret de notre traité par rapport à la Suède, je ne saurais condescendre qu'on le communique à la Suède, étant persuadé que cela n'aurait d'autre effet que d'aigrir la Russie1, sans que, dans le fond, ce serait d'aucune utilité solide pour la Suède; et il me semble que, si de la part de la France on rassure la Suède qu'elle n'aura absolument rien à craindre de moi, dans la guerre où elle se trouve engagée contre la Russie, cela lui pourrait suffire.

Sur ce qui concerne les négociations que la cour de Vienne a tâché d'entamer, à différentes reprises, vous savez, Monsieur, vous-même le cas que j'en ai fait, et que je n'ai fait que les entendre. Aussi ferai-je déclarer par mes ministres aux cours étrangères qu'il n'en est rien, et que je n'en veux plus entendre parler. Mais je ne saurais vous cacher, Monsieur, que plus d'une fois on a tâché de vouloir m'inspirerde la jalousie, par rapport aux sieurs de Wasner et de Stainville2, qui, nonobstant les circonstances où nous sommes, affectent de continuer leurs négociations à la cour de France. Je suis trop persuadé de la droiture et de la sincérité de votre cour, et j'ai lieu de me louer de ses manières ouvertes envers moi, mais si vous désirez que je doive couper court à toutes négociations, vous conviendrez à votre tour qu'il serait à souhaiter pour notre intérêt commun qu'on prenne la résolution de congédier les sieurs Wasner et Stainville, afin d'ôter par là à la cour de Vienne toute espérance de jamais réussir dans ses artifices.

Je suis bien aise d'apprendre que M. le maréchal de Belle-Isle va joindre l'armée, pendant qu'on travaillera à Francfort à la capitulation. Vous m'obligerez cependant, si vous voulez me mander qui signera l'acte d'accession au traité fait entre la Saxe et la Bavière, pendant son absence, et si l'article de Glatz et de la lisière sera réglé avant son départ.

Au reste, je satisferai au désir de M. le Maréchal, en donnant des ordres à mes généraux qui auront le commandement de mes troupes qui sont en Haute-Silésie et en Bohême, d'entretenir une correspondance avec lui, lorsqu'il sera à l'armée, tant pour lui mander ce qui se passe de leur côté, que pour l'instruire de ce qui se passe chez lui. Je ne doute pourtant pas que cela ne se borne à la correspondance, sans toucher à la subordination.

Je vous prie d'être assuré de la considération distinguée avec laquelle je suis, Monsieur, votre bien affectionné

Federic.

L'électeur de Bavière me cède Glatz de la meilleure grâce du monde; il n'y a donc plus de difficulté, pourquoi ne voulez-vous pas signer?



1 Vergl. oben Nr. 413, S. 266.

2 Vergl. oben Nr. 512, S. 339.