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payé de la reconnaissance pour une cession qu'on ne me pourra peut-être ni réaliser ni garantir. Je plains extrêmement l'Électeur de ce qu'il ne suit pas le conseil de vous et des autres honnêtes gens, qui certainement voient plus clair que ceux dont il suit les avis; et s'il a tardé à l'heure qu'il est de se joindre à Gassion, et que les Autrichiens aient pu empêcher leur jonction, je crains infiniment que les Autrichiens ne les battent en détail. Il est fort à souhaiter que le maréchal de Belle-Isle soit déjà arrivé, ou qu'il arrive le plus tôt possible, afin de redresser les confusions, et de mener en maître les troupes françaises et bavaroises, que jusqu'ici on a menées véritablement en écolier.

J'attends avec autant d'impatience que de crainte vos relations ultérieures, selon lesquelles je prendrai mes mesures si je puis faire entrer plus de mes troupes en Bohême ou non.

Federic.

Nach dem Concept.


589. AU CONSEILLER PRIVÉ D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 18 novembre 1741.

J'ai été bien aise d'apprendre par la vôtre du 31 d'octobre que le prince Antoine-Ulric et le comte d'Ostermann conservent toujours pour moi des sentiments d'affection et de confiance. Vous devez cultiver avec soin cette bonne disposition, en les assurant de ma reconnaissance, et de la sincère amitié que j'aurai toujours pour l'empire des Russies. Je n'ai pas vu avec moins de plaisir les marques de zèle et de dévotion que Münnich m'a voulu faire donner, au sujet de la seigneurie de Wartenberg et de l'envie qu'il a de faire bâtir à Berlin une belle maison. Vous lui en témoignerez ma satisfaction, en l'informant que j'ai ordonné au capitaine de Knobelsdorff de choisir, pour cette fin, une place commode au faubourg de Cöpenik, dont il aura dans peu le plan.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


590. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE [A SAINT-HUBERTSBOURG].

18 novembre 1741.

Mon cher Maréchal. Dans la grande inquiétude où je suis pour l'électeur de Bavière, et crainte que vous n'ayez point reçu la lettre que Rothenburg vous aura écrite, je vous avertis que l'Électeur s'attend dans peu de jours à une affaire décisive. J'en crains extrêmement le succès, et vous conjure, s'il en est encore temps, de vous rendre à cette armée, qui aussi bien que la cause commune ont un besoin indispensable de votre présence.