<425>ne prît d'autre parti que de se retirer, et de donner par là main libre à l'armée alliée de marcher en avant et d'élargir ses quartiers d'hiver, j'ai donné mes instructions au prince Léopold, desquels je vous envoie les copies ci-jointes pour pouvoir en parier au maréchal de Belle-Isle, et pour tâcher de régler avec lui ce que vous trouverez convenable à ma satisfaction et au bien de mes troupes. J'espère que le maréchal de Belle-Isle s'en accommodera, et que surtout on ne disputera plus à mes troupes ce qu'elles ont pris de quartiers de ce côté de l'Elbe, chose dont je ne pourrais me départir, par plus d'une raison. Vous commtiniquerez ce tout avec le prince Léopold, qui en parlera lui-même au maréchal de Belle-Isle, et je suis avec bien de la considération etc.

Federic.

Le premier projet est que je ne sépare pas mes troupes; je ne saurais faire plus que ce que je propose actuellement, puisque je crois que l'armée autrichienne prendra ses quartiers en Moravie, et que mon armée par là serait seule exposée à la petite guerre.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


617. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE A PRAGUE.

Berlin, 8 décembre 1741.

Mon cher maréchal. Je n'ai jamais douté que l'heureuse prise de Prague n'obligeât l'armée ennemie de se replier et de donner par là l'occasion à l'armée alliée de s'avancer et d'élargir par là ses quartiers d'hiver. Comme mon grand-maître de l'artillerie, le maréchal Schmettau, vient de me mander la retraite de l'ennemi, je lui ai expliqué mes idées sur la position des quartiers d'hiver à prendre, et il aura l'honneur de vous en entretenir et de concerter avec vous ce qu'il y aura à faire pour l'intérêt commun, et pour resserrer l'ennemi autant que les circonstances le voudront permettre.

Je vous prie d'être persuadé de ma parfaite estime et de la haute considération avec laquelle je suis à jamais, mon cher Maréchal, votre très affectionné et très fidèle ami

Federic.

Je désire impatiemment d'avoir le plaisir de vous embrasser; dès que nous saurons où les ennemis ont pris leurs quartiers d'hiver, il faudra projeter la campagne prochaine, et cela est d'autant plus nécessaire que le temps presse pour faire des magasins. Je vous prie de me mander en gros votre sentiment.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.