<444>par son envoyé à la cour de Londres qu'on était résolu d'accomplir ses engagements avec la cour de Vienne, et q'uon pensait de lui prêter l'assistance en troupes, j'avais pris alors la résolution d'envoyer un corps de troupes de 15,000 hommes en Prusse, pour n'y point craindre des insultes. Et comme je ne pouvais pas fournir tant de troupes sans en dépouiller les garnisons, j'ai été obligé de penser à d'autres ressources, entre lesquelles celle de la France par rapport aux milices m'a paru la meilleure. Le Cardinal n'a donc aucun lieu de s'ombrager de ce qu'on veut faire passer pour une augmentation de mes troupes, et vous tâcherez sans affectation de lui ôter tout ombrage, et de lui emmieller cela d'une manière convenable.

Au reste, des lettres que j'ai reçues des différents lieux ne me parlent que d'une augmentation très considérable des troupes qu'on va faire actuellement en France, tant de cavalerie que d'infanterie. Vous devez donc me marquer, au plus tôt possible, ce qui en est, et vous tâcherez d'approfondir les véritables raisons de cette augmentation si considérable, dans un temps où, selon toutes les apparences, la France n'a rien à craindre de tous ses envieux et jaloux.

Vous aurez toute l'attention possible pour voir le dessous des cartes, et vous m'en informerez au plus tôt possible.

Federic.

Nach dem Concept.


647. AU ROI DE BOHÊME A PRAGUE.

Berlin, 25 décembre 1741.

Monsieur mon Frère et Cousin. J'ai reçu la lettre de Votre Majesté du 15 de ce mois avec bien du plaisir, rien ne pouvant m'être plus flatteur que de voir la satisfaction qu'Elle me témoigne dans la conduite que j'ai cru devoir tenir envers Elle, tant par rapport au militaire qu'au politique. J'espère de La voir au mois de janvier sur le trône impérial, comme Elle l'est actuellement sur celui de Bohême, sur lequel j'espère que l'entrée de M. de Schwerin en Moravie ne laissera pas de L'affermir. Je souhaite mille bonheurs à Votre Majesté au renouvellement de l'année; je ne puis Lui souhaiter ni gloire ni honneur qu'Elle n'ait déjà, mais je fais des vœux pour la conservation de Ses jours et de Sa santé, pour jouir dans la suite paisiblement du fruit de Ses conquêtes à l'ombre de Ses lauriers, La priant d'être persuadée que personne ne peut lui être plus attachée, La considérer ni L'aimer plus tendrement, que, Monsieur mon Frère et Cousin, votre fidèle allié et bon frère

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.