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91. AU CONSEILLER PRIVÉ D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 4 octobre 1740.

Je suis extrêmement surpris que depuis quelques ordinaires vous ne disiez pas un seul mot touchant le traité d'alliance que vous êtes chargé de négocier, et l'apparence que vous voyez d'y réussir. Votre silence me fait d'autant plus de peine que vous ne pouvez pas ignorer que, dans la situation critique où se trouvent les affaires de l'Europe, il m'est d'une conséquence infinie de savoir où j'en suis avec la Russie, et de ne mepas laisser prévenir par les Anglais, qui paraissent faire tous leurs efforts pour mettre cette puissance entièrement dans leurs intérêts. Aussi espéré-je que vous aurez soin de me donner au plus tôt sur ce sujet des éclaircissements sûrs, et sur lesquels je puisse faire fond.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.


92. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Ruppin, 5 octobre 1740.

Monsieur de Podewils. Le prince évêque de Liège ayant fait mettre dans les gazettes de Hollande etde Cologne ses pièces justificatoires touchant notre démêlé, je trouve convenable, pour en anéantir ou affaiblir l'impression, que vous fassiez aussi insérer dans les susdites gazettes un court extrait bien tourné des pièces imprimées pour soutenir ma cause. Vous y devez employer une bonne plume, capable de s'expliquer avec ordre et précision.1 Je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


93. AU COLONEL DE CAMAS A PARIS.

Ruppin, 5 octobre 1740.

Monsieur de Camas. On m'avertit de Vienne et d'autres endroits l'intéressante nouvelle des mouvements présents des troupes françaises du côté de Luxembourg, où elles doivent prendre des quartiers. Je vous ordonne donc de vous enéclaircir exactement, et de me dire si cette nouvelle est véritable, comme aussi tout ce que vous apprendrez des mouvements de ces troupes, et des vues de cette entreprise, si elle est fondée. J'attends votre réponse par le porteur de la présente, qui pourrait aussi m'apporter ce que vous aurez à me mander au sujet de notre affaire principale. Jesuis toujours etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. Preussische Staatsschriften I, 21.