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134. AN DEN ETATSMINISTER VON PODEWILS IN BERLIN.

Rheinsberg, den 5. November 1740.

Mein lieber Wirklicher Geheimter Etatsminister von Podewils. Weil Mir der Graf von Manteuffel sehr verdächtig ist, so sollet Ihr ihm ganz höflich andeuten, er würde Mir einen Gefallen thun, wenn er sich nicht zu Berlin, sondern auf seinen Gütern aufhielte. Ihr sollet also, doch sonder Bruit, machen, dass er in Zeit von acht Tagen von Berlin weggehe. Ich bin etc.

Friderich.

Ihr müsset aber von der Sache nicht den geringsten Éclat machen.

Nach der Ausfertigung.


135. AU CONSEILLER PRIVÉ DES FINANCES DE BORCKE A VIENNE.

Rheinsberg, 5 novembre 1740.

Monsieur de Borcke. Comme je viens de pénétrer les vues cachées de la cour de Saxe, qui ne tendent qu'à endormir la cour de Vienne par le dehors de sentiments d'affection et d'un désir sincère d'affermir les nœuds de l'union, mais en travaillant en même temps à exécuter leur plan favori de s'emparer du royaume de Bohême, vous devez adroitement insinuer ces idées au duc de Lorraine et au ministère, en leur faisant comprendre que je suis trop bien informé de ces dangereuses intentions des Saxons,1 et trop bon ami du Duc et de la maison d'Autriche, pour ne les pas en avertir confidemment; que je sais avec certitude quec'est dans ces vues que Guarini est allé à Vienne, sous prétexte de négocier le mariage de la seconde Archiduchesse avec le Prince électoral, mais en effet pour travailler à la réussite des desseins susmentionnés, pour fortifier le parti saxon dans les pays héréditaires, et pour mener les choses à leur but principal. Vous devez donc travailler avec beaucoup de soin et de circonspection à faire goûter au Duc et au public ces nouvelles, qui ne me paraissent que trop fondées, et vousn'omettrez rien de ce qui sera nécessaire pour mettre la méfiance entre les deux cours et pour traverser la négociation de Guarini. Mandez-moi par une voie sûre les effets de ces ouvertures, et tout ce qui méritera mon attention. Je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Am 2. Nov. berichtet Podewils dem Könige von der ihm durch den sächsischen Residenten v. Siepmann gemachten Eröffnung: „que le Roi son maître resterait tranquille, tant que la cour de Bavière n'entreprendrait rien, mais dès quecelle-ci remuerait pour faire valoir ses droits, le roi de Pologne ne saurait s'empêcher d'en faire autant.“