39. AU COLONEL DE CAMAS A PARIS.

Charlottenbourg, 26 juillet 1740.

Monsieur de Camas. Je viens d'apprendre par votre lettre du 14 de ce mois votre arrivée à Paris, et l'obligeant accueil que le Cardinal vient de vous faire. J'en suis bien aise, comme aussi de la manière dont on cherche à vous distinguer. A présent, je crois que vous aurez pu commencer votre négociation, et j'espère d'en apprendre bientôt quelque chose d'intéressant. Je ne veux pas vous cacher qu'on se donne tous les mouvements imaginables, à Hanovre, pour m'attirer par des offres brillantes, qui surpassent de beaucoup celles que la France <25>m'a destinées; on me presse fort d'entrer dans ces liaisons, de renouer avant tout l'ancienne alliance, et de profiter de leur bonne volonté. On m'invite même à des entrevues, dont on me marque une flatteuse perspective. Mais j'ai résisté fermement à toutes ces tentations, et si la France veut sincèrement se prêter à mes intérêts et m'obliger, comme elle en a le pouvoir, je serai son allié du monde le plus fidèle et le plus zélé et reconnaissant. Vous insinuerez tout cela au Cardinal, en l'assurant de mes amitiés. Au reste, ayant appris qu'il y doit avoir un traité secret entre cette cour et celle de l'électeur de Cologne, vous chercherez à l'approfondir, et à m'en informer. Je suis etc.

Federic.

On ne fait que chanter vos louanges, j'espère que l'on goûtera vos arguments avec la même facilité qu'on goûte votre personne.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.