100. AU MAJOR GÉNÉRAL COMTE DE TRUCHSESS A HANOVRE.

Ruppin, 13 octobre 1740.

J'ai vu par votre relation du 8 de ce mois ce qui s'est passé à l'audience que le roi d'Angleterre vous a accordée, et ce que Milord vous a dit dans les entretiens que vous avez eus avec lui.

Pour vous mettre en état d'y répondre, vous lui ferez connaître, de bouche, que j'ai été très charmé d'apprendre que Sa Majesté Britannique me voulait continuer son amitié; que celle que j'ai pour lui serait toujours très parfaite, et que j'embrasserai toutes les occasions où il s'agira de lui faire plaisir; mais que l'Angleterre n'ayant encore aucun allié, la Hollande, l'Empereur et le Danemark ne voulant pas encore se déclarer, il me paraît de peu d'utilité d'entrer seul dans les engagements; qu'il faut travailler à attirer auparavant ces puissances, pour faire après un solide concert; qu'alors je pourrai prendre mesmesures, et me prêter à ce que mes intérêts demanderaient; que jusqu'ici je ne suis nullement embarrassé des miens: ainsi, si on souhaite de m'avoir pour allié, et de se servir de moi pour les intérêts des autres, qu'il faudrait me montrer des avantages réels et proportionnés pour me porter à m'y prêter; que jusqu'ici je n'ai vu que des protestations générales d'amitié sans aucun plan ni arrangement; c'est cequi m'a empêché d'entrer plus avant dans cette délicate affaire; que, si le Roi m'envoyait un ministre de poids et de confiance, je trouverais plus d'une occasion de travailler à une union plus étroite, conservant toujours les mêmes sentiments pour ce prince.

Federic.

Vous ferez connaître tout ceci à Harrington, et lui ferez sentir que, comme ils n'ont aucun plan ni aucun dessein, ce serait travailler sur le vide que de s'engager avec eux.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.

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