384. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BRESLAU.

Camp de Grottkau, 31 mai 1741.

Mon cher Podewils. Hé bien, vous voyez qui de nous deux s'est trompé, et si je n'ai pas eu raison de vous dire que les Anglais étaient des fourbes? Il ne s'agit pas à présent de le faire paraître, mais de le dissimuler; dites à Valory que je lui recommande le secret plus que toute autre chose.

Faites accroire à votre milord j...-f.....q ue jen'étais nullement fâché de la réponse de Vienne, endormez-le sur l'armée d'observation et diteslui que je la ferais cantonner pour éviter par là la jalousie qu'il paraissait qu'elle donnait contre moi; enfin, remuez le vert et le sec pour tromper et duper l'Anglais, je lui ferai très bon accueil et j'espère de le duper. Gagnons du temps, car de trois semaines de mystère dépend notre salut. Je ne veux pas que Schumacher soit informé de quoi que ce puisse être, et je vous défends sous peine de la vie d'en parler avec d'autres qu'avec Valory.

Adieu, j'attends avec impatience la signature du traité.

Federic.

Que Valory fasse le mécontent, qu'il affecte d'être intrigué, sur la paix qu'il croit faite avec le Lorrain et moi, et qu'enfin il paraisse tout <253>différent de ce qu'il est. Parlez-lui pour mettre la dernière main à l'alliance de la Suède.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.