432. AU CARDINAL DE FLEURY A ISSY.

Camp de Strehlen, 16 juillet 1741.

Monsieur mon Cousin. Rien ne pourrait être plus agréable que la lettre que vous me faites le plaisir de m'écrire. Sensible à l'amitié du roi de France comme je le suis, les marques qu'il m'en donne par l'acomplissement de l'alliance, est tout ce qui pourrait m'arriver de plus flatteur.

Depuis ma dernière lettre, le roi d'Angleterre travaille à rassembler un corps considérable de troupes sur les confins de ses États; il a eu vent par la Saxe, et celle-ci par la Bavière, de nos engagements, de façon qu'il est temps, Monsieur, que vous songiez sérieusement à moi. Je n'ai rien tant à cœur que de remplir religieusement tous les engagements que j'ai pris avec le Roi votre maître, et tant que je vivrai, vous ne pourrez me reprocher lamoindre tergiversation; mais vous vous souviendrez de tout ce que j'ai dit au maréchal de Belle-Isle, et de ce que je vous ai fait envisager, des suites qu'aurait l'alliance que je viens de signer. Faites donc, je vous prie, que vos ennemis et les miens ne deviennent pas les plus puissants par votre inaction; profitez du bénifice du temps et faites cette année les grandes choses que vous, n'acheverez pas en dix, si vous ne profitez de vosavantages présents. Pour moi, je me fais une religion de mes engagements et une gloire de servir et de concourir à la grandeur et puissance du Roi votre maître, le seul allié que j'aurai de ma vie, pourvu qu'il ne m'abandonne point. Il serait superflu de vous dire, Monsieur, tout ce que je pense sur votre sujet; mon cœur est plein d'estime et d'admiration, ce seront les sentiments avec lesquels je seraià jamais, Monsieur mon Cousin, votre très fidèle ami et cousin

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.