<101> convention, un corps de 55,000 hommes de ses troupes sur les frontières de Livonie, elle a déjà effectivement ordonné d'y assembler 60,000 hommes de troupes réglées qui sont effectivement en marche pour y venir, et d'y ajouter encore 6,000 hommes de troupes légères.

Il n'en est pas difficile à comprendre combien Sa Majesté Impériale est fermement résolue de secourir Sa Majesté le roi de la Grande-Bretagne, en cas que ses États fussent attaqués par le roi de Prusse. Car, si elle ordonne à présent et sans attendre le consentement de Sa Majesté Britannique sur le projet de la convention, d'assembler un corps plus nombreux que celui pour lequel on demande des subsides, il est aisé de s'assurer avec combien plus de force elle fera agir, quand le besoin le requerra, Sa Majesté Impériale étant accoutumée de ne rien faire à demi. D'ailleurs M. l'envoyé extraordinaire a déjà remarqué dans le mémoire et dans le projet qu'on lui a remis, toutes les autres mesures que l'Impératrice veut prendre sans délai conjointement avec le roi de la Grande-Bretagne, pour n'avoir rien à craindre de la part du roi de Prusse.

C. Bestushew. Woronzow.


Nach dem Concept. Die Actenbeilagen A—F nach den von Maltzahn unter dem 1. September aus Dresden eingesandten Abschriften.1



1 Ausser den an Lord Marschall mitgetheilten Actenstücken schickte Maltzahn am 1. September noch den folgenden Précis ein:
     Précis de ce que le grand-chancelier de Russie, comte Bestushew, a fait connaître a l'envoyé d'Angleterre sur l'affaire de la Steuer de Saxe, et de ce que ce dernier mande à peu près à ce sujet à sa cour :
     Ayant communiqué au Grand-Chancelier les lettres que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire touchant la Steuer et les raisons qui empêchaient Sa Majesté de se joindre à la déclaration proposée par cette cour, en cas de nouvelles menaces de Sa Majesté le roi de Prusse, Son Excellence me répondit: Qu'on avait déjà eu et de M. de Keyserlingk et de M. de Golowkin avis des sentiments de la cour de Londres à ce sujet; qu'il ne pouvait qu'être extrêmement surpris qu'on avait si mal compris ce que le seul et véritable sens de la déclaration portait que j'avais faite au protocole du 6 octobre de l'année passée, de même que celui du promemoria que j'avais présenté; qu'on avait été toujours d'opinion ici qu'il y avait des engagements défensifs du moins entre les cours d'Hanovre et de Dresde, et qu'en tout cas, s'il n'y en avait point eu du tout, ma déclaration n'obligeait le Roi à rien. Coupant court ici, le Grand-Chancelier me dit qu'il fallait qu'il me parlât à cœur ouvert et ne me cachât pas qu il voyait avec douleur que nous étions capables à Londres et à Hanovre d'être souvent sujets à des terreurs paniques mal fondées; qu'il serait bien aise de savoir si 1'on s'imaginait par là et par de pareils ménagements, dont on devait avoir déjà assez reconnu l'insuffisance, de prévenir ou d'empêcher les mauvais desseins et l'ingratitude du roi de Prusse; que pour lui, il était d'un sentiment tout contraire, et que c'était plutôt le moyen de le rendre et plus hardi et plus entreprenant; que le plus sûr pour être plus à couvert de ses algarades et insultes, était, de se mettre, le plus tôt que possible, en état de lui montrer les dents et, toutes fois qu'on aurait quelque dispute avec lui, de le prendre sur un ton aussi haut que le sien. Pour cette fin, le Chancelier était du sentiment que Sa Majesté Britannique voulût plutôt se lier plus étroitement avec la cour de Saxe par des engagements défensifs, tels qu'on les avait toujours supposés ici, sans négliger de se mettre dans l'électoral-d'Hanovre même dans un meilleur état de défense pour n'avoir pas toujours tant à craindre.