<117> les Polonais contre les Russes et à les fortifier dans leur méfiance contre ceux-ci, qui d'ailleurs n'est que trop fondée.

Federic.

Nach dem Concept.


6057. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A LEIPZIG.

Potsdam, 3 octobre 1753.

En conséquence de votre rapport du 28 dernier, et vu les motifs que vous y alléguez, je veux bien permettre que vous disiez avec un compliment convenable, mais qui ne sente point de faiblesse,1 au comte Brühl que, porté que j'étais de convaincre le Roi son maître des sentiments d'égard et d'amitié que j'avais invariablement pour lui dans toutes les occasions où il m'était possible de me livrer à mon inclination, je voudrais bien consentir qu'on s'arrangeât sur ce plan d'accommodement que lui, comte de Brühl, avait proposé relativement à tous les billets de Steuer qui étaient entre les mains de mes sujets, en sorte qu'il dépendrait de lui de nommer et d'autoriser quelqu'un qui confèrerait avec vous sur ce plan d'accommodement et des conditions à y convenir, que vous m'enverrez alors, afin que je puisse aviser jusqu'où j'y saurais entrer; mais que, si l'on y fixait le nombre des billets de Steuer dont mes sujets indistinctement étaient en possession, il fallait qu'on exemptât les billets de Steuer qui tôt ou tard parviendraient à mes sujets par des cas de successions, de dots qui leur écherraient en Saxe.

Vous savez déjà toutes les raisons qui m'obligent à faire exempter ces cas,2 et que la perte serait trop forte à l'égard des successions et des dots, si mes sujets devaient se contenter dans de pareils cas des billets de Steuer qu'on ne leur paierait pas, au, lieu que, quand des sujets de Saxe retirent des héritages ou des dots de mon pays, on les leur paie en argent comptant. Par conséquence, si de la part de la Saxe on voulait se refuser reconnaître payables ces billets qui dans de pareilles occasions reviendraient à mes sujets, je ne saurais faire autrement que de mettre arrêt sur toutes les successions qui écherraient de mon pays aux Saxons, pour en satisfaire les miens qui dans de pareils cas avaient eu des billets de Steuer qu'on ne voudrait pas reconnaître. Ce qui ne laisserait que de causer des difficultés et des discussions innombrales et entraînerait la ruine des particuliers.

J'attends que vous fassiez valoir tout ceci au comte de Brühl comme la seule condition que je demandais, et à laquelle l'on ne saurait se refuser raisonnablement; aussi me marquerez-vous de quelle manière il se sera expliqué là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 102. 109.

2 Vergl. S. 115.