<143> sans néanmoins qu'il ne doive vous être permis d'employer encore, pendant quelque temps, celui qui vous a été remis en dernier lieu, et dont vous vous servez actuellement, quand vous le jugerez convenable aux affaires.

Federic.

Nach dem Concept.


6090. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A FONTAINEBLEAU.

Lord Marschall von Schottland berichtet, Fontainebleau 18. October: On mande au marquis de Saint-Contest „qu'on inclinait en Angleterre à exercer des représailles sur mer envers Votre Majesté, mais que, comme on prévoyait les suites qu'une pareille démarche pourrait avoir, on voulait aussi, avant de s'y porter, lier un parti assez considérable pour tenir les États de Votre Majesté en échec et L'empêcher de prendre Sa revanche sur les pays d'Hanovre; que la cour de Vienne et celles de Russie et de Saxe étaient les puissances sur lesquelles on avait jeté les yeux pour cet effet, et que la première travaillait de toutes ses forces pour tâcher de donner de la consistance à ce projet et en préparer les ressorts. Tous ces préparatifs n'alarment cependant pas M. de Saint-Contest à un certain point. Il persiste à se flatter que le ministère anglais ne se déterminera jamais à accorder à la Russie les subsides exorbitants qu'elle demande, et que sa fierté se ralentira avec le temps.“

Breslau, 2 novembre 1753.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite en date du 18 de ce mois, et ne veux point vous dissimuler, avant tout, qu'il m'a fait bien de la peine d'y voir que tout ce que l'on a marqué de Londres à M. de Saint-Contest touchant la disposition du ministère anglais à mon égard, n'ait point été capable de lui donner des alarmes. Cependant, comme les choses deviennent de jour en jour plus sérieuses, de sorte que je crois que, si l'on pense en France à prévenir les suites, [il n'est que temps], ma volonté est que vous direz de ma part à M. de Saint-Contest dans quelque entretien que vous chercherez exprès d'avoir avec lui, qu'il m'était revenu des avis de Londres tout conformes à ceux qu'il en avait reçus, hormis que les miens ajoutaient que le roi d'Angleterre et les ministres paraissaient très contents des arrangements pris à ce sujet et s'imaginaient que, dès qu'ils avaient la Reine à leur disposition, ils auraient les mains libres d'agir selon leurs vues, sans avoir à craindre l'insulte; qu'on ne saurait plus se flatter que le ministère anglais ne se déterminerait jamais à donner de gros subsides aux Russes; que les assurances toutes positives qu'ils avaient données aux deux cours impériales de le faire dans le courant de l'année qui vient, témoignaient tout le contraire, et que le roi d'Angleterre, ayant fait faire aux ministres le premier pas, saurait bien les pousser plus loin, surtout ayant le nouveau Parlement à sa disposition. Qu'en conséquence de tout ceci je laissais juger à M. de Saint-Contest si le moment n'était pas venu où il serait de la dernière nécessité de prévenir un feu caché sous les cendres, mais bientôt prêt à éclater, et qui, une fois pris l'air, ne manquerait pas d'entraîner une combustion