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6105. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 17 novembre 1753.

L'avis que vous avez reçu touchant le dessein d'assembler un corps fort considérable l'été prochain en Bohême et d'un séjour de trois mois de la Reine-Impératrice dans ce pays-là, mérite que vous y donniez toute votre attention, afin de bien approfondir ce qui se passera à ce sujet, et, supposé que cet avis se constatera, vous tâcherez de pénétrer au possible à quel dessein l'on voudra se mettre en frais là-dessus, si ce sera, comme je présume, pour protéger l'élection d'un roi des Romains qui se fera à ce temps-là, ou si peut-être on a conçu des desseins plus vastes encore. L'affaire m'est si intéressante que vous n'épargnerez ni adresse ni savoir-faire pour vous orienter bien là-dessus et pour m'en informer exactement. Voilà tout ce que j'ai à vous dire sur votre rapport du 27 dernier, me référant, au reste, à la dépêche ordinaire du Département.

Federic.

Nach dem Concept.


6106. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 17 novembre 1753.

J'attends avec beaucoup d'impatience que vous m'instruisiez bien en détail sur la véritable façon de penser de la France par rapport à mon différend avec l'Angleterre et aux autres affaires de conséquence que je lui ai communiquées par votre entremise. Car je ne saurais pas vous dissimuler, Milord, que vos dernières dépêches à la date du 4 de ce mois n'ont pas assez rempli mon attente là-dessus, par la manière un peu trop générale avec laquelle vous vous y êtes expliqué.

Observez donc, je vous le demande avec instance, que le rapport que j'attends de vous sur la dépêche très intéressante du 8 de ce mois,1 que je vous ai faite moi-même, soit bien circonstancié et parfaitement instructif, et pour que vous soyez à même de le faire de la sorte, entrez en bien des détails avec M. de Saint-Contest, dans les conférences que vous aurez avec lui sur le contenu de ladite dépêche et sur les deux points que j'y traite principalement. Dites-lui de mot en mot, s'il se peut, ce que je vous y ai marqué, et faites-le clairement expliquer là-dessus et ne me laisser plus languir après des réponses positives sur ces points. Songez que, pour me faire bien juger de la façon de penser des ministres de France, il faut bien que vous entriez avec eux dans de grands détails et que je n'y saurais parvenir, à moins que des dépêches bien circonstanciées et remplies de détails nécessaires ne m'y conduisent. Il ne se passe présentement aucun jour, soit dit pour



1 Nr. 6093 S. 146.