<159> fidélité envers moi, quand vous me représentez les choses telles qu'elles le sont effectivement et sans me rien cacher; aussi ai-je été bien satisfait de la façon que vous m'avez expliqué la situation présente des affaires en Angleterre.

Cependant, comme vous dites que le ministère n'est du tout point porté à chercher la guerre, et que c'est avec répugnance que la plupart des ministres ont donné leur consentement au traité qu'on signera, de sorte qu'ils ne s'étaient pas cachés à leurs amis pour leur avouer qu'ils seraient charmés d'avoir quelque prétexte pour en empêcher la conclusion, mais qu'encore ils ne voudraient pas s'entendre avec la France sur ce qui regardait mes différends par rapport aux prises maritimes, de crainte que celle-ci n'en voulût tirer avantage pour elle-même, je veux bien que, dans ces suppositions, vous m'expliquiez nettement et clairement quelles sont proprement vos idées moyennant lesquelles vous estimez que je pourrais parvenir encore à un accommodement raisonnable avec l'Angleterre par une autre voie que celle que j'ai suivie jusqu'à présent, afin que l'affaire des prises marcherait d'un pas égal avec celle de la levée de l'arrêt mis sur les dettes de la Silésie, de la sorte que tout serait aplani à l'amiable et à la satisfaction réciproque par une composition équitable.

Vous vous expliquerez d'ailleurs sur la voie la plus sûre et convenable pour entamer une telle négociation sous mains, et si c'est peut-être par le sieur Pelham qu'il en faudrait commencer le pourparler secret. Enfin, vous me communiquerez un plan assez circonstancié sur votre façon de penser pour pouvoir assoupir ces différends, afin que je puisse y réfléchir et vous faire savoir mes intentions là-dessus. Au surplus, je vous enjoins le secret le plus absolu sur tout ce que je vous dis à ce sujet, et que vous n'en laissiez rien apercevoir à qui que ce soit. Vous observerez encore qu'en me faisant votre rapport là-dessus, vous ne l'adresserez qu'à moi seul et immédiatement.

Federic.

Nach dem Concept.


6110. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 20 novembre 1753.

La dépêche que vous m'avez faite du 8 de ce mois, m'a été fidèlement rendue. Bien que les nouvelles que vous y avez marquées, sont assez intéressantes, j'avoue cependant qu'elles me deviennent assez indifférentes, après que les affaires de l'Angleterre sont parvenues à un point aussi sérieux qu'elles le sont actuellement, et qu'elles occupent toute mon attention, de sorte que vous vous appliquerez principalement de me mander tout ce qui en viendra à votre connaissance.

Au surplus, on débite ici que la France faisait défiler des troupes vers les frontières des Pays-Bas. Tâchez d'approfondir ces nouvelles et