<160> mandez-moi ce qui en est ou non. Si effectivement les Français s'avisaient de le faire, cela pourrait faire un bon effet; en attendant, vous ne les solliciterez pas pour cela.

Federic.

Nach dem Concept.


6111. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.

[Potsdam], 23 [novembre 1753].

Mon cher Frère. Je souhaite que vous vous amusiez bien aux noces de notre nièce,1 et je ne doute pas que notre Jean-Farine de beau-frère2 ne vous donne la comédie. Faites, s'il vous plaît, mille amitiés de ma part à ma sœur,3 et assurez bien que je suis tout mortifié de ne pouvoir me trouver aux noces de sa fille, qu'il m'a été impossible de m'y résoudre, sachant que de nécessité le père s'y trouverait. Je re sterai ici assez seul, mais dans le fond fort aise de me trouver dans cette situation; mon inclination me porte assez à la solitude, et, de plus, le temps dont je jouis à présent, est bien nécessaire pour me préparer au rôle difficile que j'aurai à jouer l'année qui vient. Mon temps n'est pas perdu pour le public, et je le donne tout entier à faire les arrangements que les conjonctures m'obligent à prendre d'avance.

Je vous embrasse de tout mon cœur, mon cher frère, en vous assurant que je suis avec toute la tendresse imaginable votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


6112. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 24 novembre 1753.

Comme en conséquence de votre rapport du 16 du mois où nous sommes, des gens du parti anglais ne cessent de faire envisager à ceux du gouvernement l'accession au traité de Pétersbourg comme une démarche absolument nécessaire et comme une condition sine qua non pour obtenir satisfaction de la cour de Vienne au sujet de la Barrière,4 je crois convenable à mon service que vous fassiez transpirer dans le public là, de façon à ce que vous n'en soyez nullement soupçonné, ni en aucune manière remarqué, que le roi d'Angleterre ne cachait en ceci que de me faire la guerre et de se rendre maître d'Ostfrise, sur des titres frivoles, et surtout de la ville d'Emden, où il pensait d'établir un commerce considérable au préjudice de la Hollande, et que c'était son grand plan.5



1 Friederike Dorothée Sophie, Prinzessin von Brandenburg-Schwedt; vermählt am 29. November 1753 mit dem Prinzen Friedrich Eugen von Württemberg.

2 Markgraf Friedrich Wilhelm von Schwedt.

3 Markgräfin Sophie Dorothee Marie.

4 Vergl. S. 152.

5 Vergl. Bd. IX, 449.