<162> heureux succès, et que les affaires là commencent à prendre une tournure très favorable, de sorte que j'ai tout lieu d'espérer que l'affaire assez fâcheuse par rapport à la Comtesse1 se terminera à la satisfaction réciproque de la cour danoise et de la mienne. Selon le plan que la cour de Copenhague s'est fait, elle travaillera désormais à réconcilier le comte de Bentinck et sa femme; elle prendra pour base les articles d'accommodement projeté déjà du temps que feu M. de Tyrconnell résidait à Berlin,2 et engagera d'ailleurs le comte de Bentinck à proposer et fournir les sûretés nécessaires. Elle recourra en tout ceci aux bons offices de la France, pour faire agréer cet arrangement à moi et à elle, et mènera les choses par son entremise à une issue heureuse. Quant à moi, je n'y mettrai aucune opposition en tout ceci et tâcherai de faciliter en tout cette affaire, pour la voir finir une bonne fois, d'autant plus que j'ai lieu d'espérer de pouvoir convenir alors avec le Danemark d'un traité d'amitié et de neutralité,3 pour le conserver dans le bon système, ce qui, dans la situation présente où je me trouve, serait un coup assez bon à mon égard. J'ai ordonné à mes ministres, au reste, de vous informer plus amplement et en détail sur tout ce qui regarde l'affaire de la Bentinck et la façon dont le Danemark pense la finir.

Federic.

Nach dem Concept.


6114. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 24 novembre 1753.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites du 13 et du 17 de ce mois. Je suis charmé de la tournure favorable que les affaires commencent à prendre à la cour où vous êtes, et que les soins que le prince Ferdinand a employés par rapport à l'affaire de la comtesse de Bentinck, ont succédé au point que la cour de Copenhague a pris la résolution de la finir d'une manière raisonnable et à laquelle je ne m'opposerai en rien, mais y apporterai plutôt toute facilité. Je laisse, au surplus, à mes ministres le soin de vous informer plus en détail de mes intentions favorables à ce sujet, et avec combien d'empressement je contribuerai au possible à ce que cette affaire soit terminée à la satisfaction réciproque des deux cours.

Si le baron de Bernstorff a parlé de cœur au prince Ferdinand en lui assurant que, l'affaire de Bentinck terminée, il n'y aurait plus d'obstacle pour procéder à des liaisons plus étroites entre la cour de Danemark et moi, et que, sans vouloir les étendre à des garanties ou à de pareils engagements, il pouvait bien y avoir des traités d'amitié et de neutralité, je m'y prêterai de bon cœur, et un traité d'amitié et de neu-



1 Gräfin Bentinck. Vergl. S. 129. 130.

2 Vergl. Bd. VIII, 300. 375.

3 Vergl. Bd. VIII, 439.