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6123. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 20. November: „Le style pacifique et modéré avec lequel Sa Majesté Britannique s'explique envers son Parlement, joint à l'empressement qu'ont eu les ministres de faire révoquer l'acte pour la naturalisation des juifs,1 sont deux traits de politique qui vont assurer de plus en plus l'élection du nouveau Parlement en faveur de la cour. Il en aurait été autrement, c'est-à-dire les dépenses2 auraient été plus fortes, si le Roi avait insinué quelque chose, dans sa harangue, des arrangements subsidiaires qu'on se propose de prendre avec la Russie, et si les ministres avaient attendus que leurs antagonistes eussent fait la proposition de la révocation de l'acte en question; le premier point aurait effrayé une bonne partie des amis du ministère, et l'autre aurait été une marque de faiblesse de sa part, si l'acte des juifs avait été rappelé à la sollicitation de ses ennemis, au lieu que, les choses étant sur le pied où elles sont, cela occasionne non seulement une satisfaction générale dans la nation, mais, de plus, va épargner beaucoup d'argent à la cour.“

Potsdam, 3 décembre 1753.

Vos rapports du 20 et du 23 du mois dernier m'ont été bien rendus, et je me suis d'abord aperçu, quand j'ai vu cette harangue pacifique que le roi d'Angleterre a tenue à son Parlement, qu'il y aurait des raisons cachées qui ont fait prendre ce biais à ses ministres, de sorte que je vous sais parfaitement gré de m'avoir donné vos explications là-dessus.

Continuez à m'informer exactement de tout ce qui se [fait] tant au Parlement que sur tout ce qui peut regarder mes intérêts, et cela toujours d'une manière que j'y puisse compter sûrement, et soyez persuadé que je m'y tiens préférablement à tous autres avis.

Il y a une chose encore sur laquelle je voudrais bien que vous m'instruisiez, savoir si le roi d'Angleterre ne saurait demander à son Parlement, soit à celui qui est assemble, soit au nouveau qu on convoquera, a ce que vous croyez, au mois d'avril ou de mai, pour la forme au moins — si, dis-je, le roi d'Angleterre ne saurait se faire donner un bill de crédit, pour avoir en mains les sommes qu'il lui faut pour donner des subsides aux Russes, quand il viendra à Hanovre pour finir son traité avec ceux-ci.

Federic.

Nach dem Concept.


6124. AN DEN GENERALFELDMARSCHALL VON LEHWALDT IN KÖNIGSBERG.

Potsdam, 3. December 1753.

Mein lieber Generalfeldmarschall von Lehwaldt. Es ist Mir Euer Schreiben vom 27. voriges richtig und wohl eingeliefert worden.

Da Ich aus solchem ersehen habe, wie Euren dort habenden Nachrichten nach in Liv- und Kurland noch alles derer dortigen Truppen halber ganz ruhig und stille ist, so finde Ich nöthig, Euch von den



1 Vergl. S. 138.

2 Die Ausgaben für Wahlbeeinflussung.