<185>vant encore sur le même pied qu'elles ont été jusqu'ici, les Russes demandant de gros subsides et les Anglais n'en offrant que de médiocres, et il n'y aura guère moyen, je pense, de développer avec précision le pli que prendra la négociation sur ces subsides, avant que le roi d'Angleterre n'aura assemblé son nouveau Parlement.

Federic.

Nach dem Concept.


6141. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 22 décembre 1753.

Nous ne sommes point informés encore du succès que la négociation entre l'Angleterre et la cour de Russie a eu jusqu'à présent; tout ce que nous en savons, c'est qu'il n'y a rien encore convenu là-dessus, que la Russie voudrait avoir de forts subsides et que les Anglais les voudraient marchander à fort bon prix. L'on vient même de m'assurer1 que le sieur Guy Dickens, ayant reçu son courrier à Moscou avec la réponse de sa cour au projet de la convention que les ministres de Russie lui avaient donné, n'a pas osé la communiquer au chancelier Bestushew, se flattant de recevoir par un nouveau courrier une réponse plus favorable de sa cour.

Pour ce qui regarde le camp à former en Bohême,2 je m'imagine que la cour où vous êtes ne voudra guère s'en mettre en grands frais, à moins qu'elle ne sache d'accord le roi d'Angleterre avec la Russie. Enfin, l'on peut conclure de tout ceci que le projet de nouvelles liaisons est fait, mais que les sentiments sont bien éloignés encore par rapport aux sommes.

Au surplus, bien qu'il soit vrai que la guerre ne convient point encore à la Reine-Impératrice et qu'il lui faille opter préalablement la paix, cependant il ne faut point douter qu'elle ne regarde la conjoncture trop favorable à ses desseins pour qu'elle ne voudrait pas y sacrifier ses autres intérêts. Ce qui doit vous rendre bien attentif sur toutes les menées de cette cour et sur les moindres arrangements qu'elle prend, même en voulant les dérober à la connaissance publique.

Quant à la négociation en Hollande touchant la vente de mes do maines,3 j'espère qu'en conséquence des dernières instructions que j'ai données à mes commissaires, votre ami sera content, et me persuade d apprendre au premier jour que l'affaire que je désire sérieusement, sera finie et le traité signé, où alors votre ami ne sera point oublié.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Bericht Maltzahn's, Dresden 8. December; vergl. S. 178 Anm. und S. 188.

2 Vergl. S. 173. 183.

3 Vergl. S. 108.