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6142. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 22 décembre 1753.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites du 4 et du 7 de ce mois, et vous sais bien du gré de la manière ouverte et précise dont vous m'avez représenté tout au naturel la façon présente de penser du ministère anglais par rapport à mes différends au sujet des prises maritimes.

Quelque envie que j'aie eue et que je conserverai encore de m'accommoder aimablement avec l'Angleterre sur ces différends, néanmoins, de la façon que vous dites qu'on prétendrait que je m'y prisse,1 ne pensez pas que j'y entrerai jamais; aussi, indépendamment du secret que je vous ai enjoint de ce que j'ai voulu savoir de vous là-dessus, je vous ordonne que vous devez garder là où vous êtes un profond silence sur toute cette affaire-ci et n'en parler plus du tout.

Selon que je m'imagine, il faut que le ministère anglais ait actuellement pris sa résolution. S'il s'est déterminé pour le parti de violence et de la guerre, toute proposition d'accommodement qu'on lui ferait, serait gratuite et même préjudiciable, en augmentant sa fierté. Si, au contraire, il n'est point porté pour le parti violent, il faut attendre qu'il revienne de la déclaration hautaine qu'il a faite en dernier lieu aux ministres de France à ce sujet, et que peut-être il s'avise de lui-même à écarter de son chemin cette affaire à la vérité de très peu d'importance, mais qui ne laisse, malgré cela, de lui causer des inconvénients par rapport aux suites. Enfin, mes sentiments resteront toujours justes et équitables, mais aucune considération humaine ne me fera ramper et parvenir à des bassesses.

Au surplus, je suis bien fâché que l'état délabré en quelque façon de la caisse de légation ne me permette pas que je puisse vous marquer toute l'étendue de la reconnaissance que j'ai des fidèles services que vous m'avez rendus, et du zèle que je reconnais en vous pour mes intérêts; cependant, pour vous en donner quelque marque au moins, je viens de donner mes ordres à ladite caisse qu'à compter du 1er de janvier qui vient, vous devez en tirer une augmentation de 400 écus par an, en attendant que je saurais m'arranger pour vous soulager au delà encore.

Federic.

Nach dem Concept.


6143. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Lord Marschall von Schottland berichtet, Paris 7. December: „Je me suis rendu mardi dernier2 à Versailles pour m'entretenir avec M. de Saint-Contest

Potsdam, 22 décembre 1753.

Après avoir appris par votre dépêche du 7 la façon dont M.



1 Den wesentlichen Inhalt des Berichtes Michell's, London 4. December, giebt der Immediaterlass an Lord Marschall, Nr. 6143, wieder.

2 4. December.