<19> suppléer encore que le langage que le duc de Newcastle a tenu, ne porte à rien, et que ce n'est du tout le moyen de finir l'affaire que de vouloir obliger de nouveau mes sujets de venir plaider leur cause devant les tribunaux de ce pays-là. Si mes lettres de Londres accusent juste, comme je le suis pourtant persuadé, le ministère anglais serait dans le fond charmé d'être quitte de ces différends, et, pourvu que l'ambassadeur lui parle avec tant soit [peu] de fermeté, rien ne serait plus aisé que de faire convenir ces gens-là de l'incongruité du propos du duc de Newcastle et de leur faire prendre un meilleur parti; car, selon mes lettres susdites, le ministère anglais ne voudrait que se mettre à couvert tant des recherches de la nation que des autres puissances. Elles ajoutent que l'expédient le plus convenable pour mettre à l'abri les ministres d'Angleterre de toute recherche et qui pourrait être fort goûté là, serait de convenir d'une certaine somme d'argent pour satisfaire à mes sujets que je leur ferais distribuer moi-même, moyennant quoi je paierais alors le reste de la dette de la Silésie. Comme cet expédient revient à peu près à ce que je vous ai déjà mandé par rapport aux expédients à proposer à M. de Contest,1 je laisse à votre discrétion si vous trouvez convenable de l'informer de tout ce que dessus; mais ce que je vous ordonne expressément, c'est d'insinuer de ma part à ce ministre que, bien que je sois persuadé, tout comme lui, que l'affaire en question était un objet de trop peu d'importance pour devoir causer une guerre, néanmoins, après m'être tant avancé dans cette affaire comme j'avais fait par le passé, je ne saurais point me donner un démenti ni faire un pas en arrière sans un accommodement honorable; que je ne saurais jamais gagner sur moi de me faire prescrire des lois des ministres anglais dans une affaire où tout le bon droit était de mon côté, et, bien que je me prêterais à un accommodement, je voudrais cependant que tout se fît avec dignité et avec une décence convenable à ma gloire, et que je n'en voudrais point saigner du nez.

Au surplus, je goûte parfaitement le bon conseil que M. de Contest m'a donné par rapport à l'affaire du prince Louis de Würtemberg.2 Du reste, vous communiquerez sans hésiter à ce ministre ce que le rescrit du Département vous marque touchant les particularités du traité fait entre la cour de Vienne et le duc de Modène.3

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. I. 9.

2 Vergl. Bd. IX, 452. Saint-Contest war nach Lord Marschall´s Bericht vom 6. Juli der Ansicht-: „Que, vu l'humeur dont était ce Prince, il fallait tâcher de le gagner par la douceur et par une confiance apparente. Que les avertissements qu'on pourrait donner à son frère, produiraient des effets tout-àfait opposés; que ce Prince, se voyant soupçonné, désespérait de regagner la confiance de son frère et de la France, que cette appréhension le fortifierait dans ses desseins et achèverait de le déterminer à se jeter dans les bras de l'Autriche, à quelque prix que ce fût.“

3 Vergl. S. 15 und Nr. 5967.