<200> su tout ce qui s'était passé, il avait cm qu'il n'y avait autre chose à faire que de défendre absolument le passage du bois norwégien; que cependant, avant que de prendre ce parti, il avait fait avertir le baron Bernstorff six mois auparavant qu'on était obligé d'en venir là pour lui donner le temps de faire des propositions et finir l'affaire par une négociation, mais que, le baron de Bernstorff ne lui ayant pas fait faire la moindre réponse, on n'avait pas pu s'empêcher de procéder à la défense, et qu'au printemps prochain on ne permettrait plus aux Danois de flotter leurs bois sur les rivières suédoises, ce qui entraînerait la ruine du commerce avantageux des bois que la Norwège faisait. Que le baron de Bernstorff avait fait parler présentement le comte Wedell-Friis au baron de Hœpken, en lui faisant insinuer que cela pouvait altérer l'amitié qui régnait entre les deux cours, mais que le baron Hœpken lui avait répondu qu'il avait lu et relu tous les traités que la Suède avait avec le Danemark, mais qu'il ne trouvait nulle part qu'il y fût stipulé ou dit que l'amitié entre les deux cours dépendrait de la dévastation des forêts suédoises, que cependant il s'était offert envers le comte de Wedell-Friis de retarder l'expédition de la susdite défense, en cas qu'il en fût encore temps, mais que, s'en étant informé, il avait été trop tard, ce qu'il avait fait savoir au comte Wedell-Friis. Qu'au surplus le baron de Hœpken avait fait une dépêche bien détaillée et telle qu'il la fallait, au baron Fleming, en lui mettant devant les yeux comment le baron de Bernstorff se servait en toute occasion d'un argument aussi frivole que plein de hauteur; que, s'il s'agissait de fortifier Landskrona,1 l'amitié des deux cours en serait altérée : que, s'il était question d'empêcher la dévastation des forêts suédoises, lui se servait du même argument, et qu'il était difficilement à comprendre quelle connexion de pareils arrangements pouvaient avoir avec l'amitié qui subsiste entre les deux couronnes, et qu'il espérait au surplus de la prudence du baron Fleming que dans les conférences qu'il pourrait avoir sur ce sujet, il ne prendrait pas ad referendum des propositions auxquelles on ne pouvait point faire réflexion, et que la manière dont Bernstorff se comporterait en cette occasion, servirait peut-être à découvrir ses intentions.

Qu'au surplus, autant que mon ministre de Maltzahn a entendu du baron de Hœpken, il distingue bien les sentiments du roi de Danemark d'avec ceux du baron de Bernstorff, mais que pour cela il ne veut point être la dupe du dernier, et qu'il croyait que dans cette affaire-ci Bernstorff ne voudrait pas le prendre sur un pied de vivacité, puisqu'il avait bien vu dans l'affaire d'Espagne2 qu'elle n'était pas toujours bonne.

Voilà ce que mon susdit ministre m'a marqué à ce sujet, et que j'ai trouvé bon de vous communiquer, quoique pour votre information



1 Vergl. Bd. IX, 309. 311.

2 Vergl. S. 157.