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en possession, depuis des temps immémoriaux, d'exiger des vaisseaux français qui passaient à sa portée. La perception de ce droit a donné occasion à de fréquentes contestations entre les deux cours … Après qu'on fut convenu des points principaux d'une pareille convention, l'expédition de l'acte donna occasion à de nouveaux débats, qui en retardèrent longtemps la conclusion. La cour de Turin prétendait alterner avec celle de France dans les titres et dans la signature, prérogatives qu'on n'a pas voulu lui accorder ici, et sur lesquelles elle a insisté longtemps, en alléguant l'exemple de l'Espagne dont elle avait obtenu l'alternative dans le traité d'Aranjuez1 … A la fin, on s'est arrêté au tempérament que la convention serait passée au nom de la ville de Marseille.“

convention faite entre la cour où vous êtes avec celle de Turin par rapport à l'affaire de Villefranche. Ce que je veux bien vous recommander à ce sujet, c'est que vous ne devez perdre aucune occasion pour insinuer aux ministres de quelle conséquence il est pour la France de s'accrocher le roi de Sardaigne, pour conserver la balance en Italie, et que, sans s'être attaché ce Prince, la France ne saurait jamais contre-balancer en Italie la maison d'Autriche, qui, après son traité fait avec le duc de Modène,2 aspirait ouvertement à se rendre dépendante toute l'Italie.

Federic.

Nach dem Concept.


6186. AU CONSEILLER DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Berlin, 26 janvier 1754.

Le rapport que vous m'avez fait du 11 de ce mois, m'a été fidèlement rendu, qui m'a assez instruit sur le sujet que vous y avez traité,3 de sorte que je vous demande à présent un mémoire raisonné sur les avis qu'on a en France sur les différends entre l'Espagne et l'Angleterre, si ces différends s'aigrissent et s'ils pourront aboutir, à la fin, à une guerre ouverte. Vous observerez que, quant à la dernière circonstance, vous demanderez l'avis de milord Maréchal, pour me le marquer.

Federic.

Nach dem Concept.


6187. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Berlin, 29 janvier 1754.

J'ai bien reçu votre dépêche du 18 de ce mois. Pour ce qui regarde l'affaire par rapport à mes différends avec l'Angleterre, je crois que le meilleur serait que M. de Saint-Contest laisse dormir tout-à-fait la négociation à ce sujet, et que nous gardions le même silence avec les ministres anglais qu'ils gardent avec nous, jusqu'à ce que l'on sache



1 14. Juni 1752.

2 Vergl. S. 212.

3 Stand der Differenzen zwischen Frankreich und England wegen der im letzten Kriege von englischen Kapern gemachten Prisen. Vergl. S. 175.