<243> pas pour cela de faire voile au milieu de ce mois : enfin que, si encore les Français continuaient d'aller leur train à Dunkerque, le ministère anglais paraissait être déterminé d'augmenter bien davantage les arrangements et de ne faire moins que d'en donner part au Parlement, pour que celui-ci autorise le Roi à prendre toutes les mesures vigoureuses qu'il jugera [convenables] pour s'y opposer. C'est pourquoi aussi vous prêterez une attention particulière sur ces affaires et tâcherez de m'informer régulièrement de ce que vous en aurez appris.

Au reste, je viens d'apprendre qu'un certain abbé de Saint-Cyr doit être fort en entrée auprès du Dauphin, de sorte qu'il y a de l'apparence que, quand ce Prince succèderait un jour au trône, ledit abbé pourrait bien parvenir à jouer le rôle du feu cardinal de Fleury. Comme je crois convenir à mes intérêts que vous tâchiez de faire sa connaissance et vous lier d'amitié avec lui, en le flattant convenablement, j'ai bien voulu vous en avertir et me persuade que vous obtiendrez sa confiance d'autant plus aisément qu'il ne se trouve point encore dans son élévation, qu'il se verra flatté de votre amitié et qu'il vous en pourrait tenir compte un jour.

Federic.

Nach dem Concept.


6211. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 12 février 1754.

Votre rapport du 29 du mois dernier m'est heureusement parvenu, qui m'a donné de la satisfaction, par l'attention que vous avez eue à m'instruire sur les suites du différend relativement à l'affaire de Dunkerque et aux mesures que prend l'Angleterre pour soutenir son commerce aux Indes orientales.1 Comme je serais bien [aise] de pouvoir poursuivre ces affaires, vous devez continuer de me mander à chaque ordinaire tout ce qui vous en sera revenu.

Au surplus, si le chipotage avec les Russes reprenait de la vigueur à cette occasion, je n'en serais au moins pas autant embarrassé que quand ces chipotages ne regarderaient que moi directement.2 Ce qui cependant ne soit dit que pour votre direction seule.

Federic.

Nach dem Concept.


6212. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

[Potsdam, 12 février 1754].

Votre dépêche du 2 de ce mois m'a été fidèlement rendue. Si là ou vous êtes l'on se flatte que, malgré les apparences présentes, le roi d'Angleterre ne laisserait pas de faire un voyage en Allemagne, ne fût-ce qu'au milieu de l'été, toutes mes lettres de Londres m'assurent

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1 Vergl. Nr. 6210.

2 Vergl. S. 209.